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forme du corps que sur les personnes très-maigres, on croirait que la masse totale du corps n’est remplie que de veines ; car sur les gens maigres, les veines tiennent la même place que les chairs dans les gens gras.

§ 3[1]. Les nerfs sont répartis dans les membres, ou articulations, et dans les jointures des os, où se font les flexions ; et si, de leur nature, ils étaient continus, la continuité de tout se verrait aisément sur les personnes maigres. Les places principales des nerfs sont d’abord celle de qui dépend l’action du saut ; on la nomme le jarret ; et ensuite, un autre nerf double, le tendon. Puis, viennent, sous le rapport de la force, les nerfs qu’on appelle

  1. Dans les membres, ou articulations. Il n’y a qu’un seul mot dans le texte ; mais il a les deux sens que j’ai indiqués. — S’ils étaient continus. Répétition du paragraphe précédent. — Celle de qui dépend l’action du saut. J’ai dû prendre cette longue périphrase pour rendre la force de l’expression grecque. Aristote veut dire que les muscles les plus forts sont ceux qui servent à sauter. — Le jarret. Il s’agit de la région postérieure profonde de la jambe et du muscle poplité. — Un autre nerf double. Le tendon. Aristote entend par là sans doute les muscles jumeaux et le soléaire. Les premiers s’insèrent sur le condyle extérieur du fémur, en descendant jusqu’au tendon d’Achille et au calcanéum. Le soléaire s’insère à la tête du péroné, au-dessous des jumeaux, et va, par deux aponévroses, se perdre sur le tendon d’Achille. Ce tendon lui-même est à la partie inférieure et postérieure de la jambe ; il est volumineux et s’insère à la partie postérieure du calcanéum. — L’extenseur. Il me semble que c’est la traduction exacte du mot grec ; il s’agit très-probablement du deltoïde, situé à la partie supérieure et externe du bras. — À l’articulation des os…. sont reliés par des nerfs. C’est la partie de l’anatomie que les modernes ont appelée l’Arthrologie, et parfois aussi la Syndesmologie, les cartilages, les ligaments, les membranes synoviales. Les articulations sont très-nombreuses, à cause de la diversité même des mouvements.