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elles se rejoignent aux autres veines dans la région du jarret.

§ 9[1]. On doit voir clairement par ces descriptions comment se distribuent les veines, et quel est leur point de départ. Dans tous les animaux qui ont du sang, c’est là l’origine des veines et l’organisation des principales ; mais quant aux autres veines, la distribution n’en est pas la même dans tous les animaux, attendu que leurs parties ne sont pas non plus les mêmes, et que tous les animaux ne les ont pas toutes. On ne peut pas toujours les observer aussi distinctement ; mais on les observe surtout dans les animaux qui ont le plus de sang et qui sont les plus grands. Sur les petits et sur ceux qui n’ont pas beaucoup de sang, soit naturellement, soit par suite de la masse de leur graisse, il n’est pas aussi facile de se rendre compte des choses. Alors, les veines y sont tantôt submergées et confondues, comme les vaisseaux

  1. On doit voir clairement. Résumé de tout ce qui précède depuis le ch. II. — Leur point de départ. Aristote a très-bien vu, et le premier sans doute que ce point de départ est le cœur. — Quant aux autres veines. Aristote s’est surtout occupé de l’aorte et de la veine cave, qu’il appelle Grande veine ; mais il n’a pas distingué les artères et les veines. — On ne peut pas toujours les observer. On voit par ceci que l’observation est la seule méthode qu’Aristote ait prétendu suivre ; il n’a pas toujours bien observé ; mais qui pourrait se flatter de ne s’être jamais trompé ? Néanmoins il a trouvé la vraie route, et la science n’a eu qu’à l’y suivre. — Les plus grands. Parce que l’observation y est plus facile et plus sûre. — De se rendre compte des choses. Les motifs qui en sont allégués ici sont de toute évidence. — Dans la vase qui les comble. La comparaison est fort juste ; mais il faut remarquer ce procédé de style, qui est très-rare dans Aristote. — Ce sont des fibres. Il aurait mieux valu dire que les ramifications des vaisseaux deviennent si ténues qu’on ne peut plus y distinguer le sang, et qu’elles se réduisent à de simples filets. — La grande veine. Si par la grande veine, on doit entendre la veine cave, ceci ne serait pas exact ; mais Aristote veut dire sans doute que, même dans les plus petits animaux, il y a toujours un vaisseau plus grand que tous les autres. — Pour toute cette théorie d’Aristote sur les veines, voir le Traité des Parties des animaux, liv. III, ch. IV, édit. et trad. Frantzius, pp. 134 et suiv. ; édit. Langkavel, pp. 69 et suiv. Le système des vaisseaux sanguins y est exposé mieux encore qu’il ne l’est ici. Voir aussi la discussion de E. Littré, Hippocrate, tome I, Introduction, pp. 218 et suiv.