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chaque orifice, plus grande pour les plus grands, plus petite pour les plus petits ; de telle sorte qu’il ne se trouve pas, dans ces organes, une seule portion où il n’y ait un orifice et une veinule. § 8[1]. On ne peut plus voir les plus petites de toutes, tant elles deviennent ténues ; mais le poumon, dans toute son étendue, paraît rempli de sang.

§ 9[2]. Tout en haut et partant de la grande veine, se trouvent les canaux des bronches, qui viennent de la trachée-artère. La veine qui se ramifie à la vertèbre

  1. On ne peut plus voir. Il a été constaté par les anatomistes modernes que les derniers canalicules du poumon ont de 1 à 3 dixièmes de millimètre, en diamètre. On comprend comment en présence de cette extrême ténuité, les premiers observateurs ont dû renoncer à pouvoir distinguer les choses ; mais, comme le dit Aristote d’une manière générale, toute l’étendue du poumon est pleine de sang. Il ne savait pas sans doute le pourquoi ; mais c’était déjà beaucoup d’avoir reconnu le fait.
  2. De la grande veine. Le texte dit simplement : « De la veine ». Il ne semble pas que la grande veine, la veine-cave, ait rien à faire ici. La trachée-artère vient du larynx, et se divise sous la crosse de l’aorte en deux branches, l’une sous l’aorte qui va au poumon droit, l’autre devant l’aorte qui va au poumon gauche. Ces divisions de l’aorte sont les Bronches ; l’anatomie moderne leur a conservé le nom grec. — La veine qui se ramifie à la vertèbre du col. Il est difficile de savoir s’il s’agit des artères carotides et des sous-clavières, droites et gauches ; mais, « Cette veine qui revient de nouveau à la colonne dorsale » ne peut guère être que l’aorte ou l’œsophage, qui suivent en effet le rachis pendant un certain trajet. — L’artère, qui des reins monte au col. Homère ne se flattait pas sans doute d’être exact en anatomie ; mais il portait son génie dans ces détails, aussi bien que dans tout le reste. Cette artère dont il parle ne peut être que l’aorte, qui se ramifie aux deux reins, qui se prolonge presque jusqu’au cou en remontant, de même qu’elle descend fort au-dessous des reins, jusqu’aux iliaques primitives. Le vers de l’Iliade se trouve chant XIII, V. 547 ; c’est Antiloque qui frappe Thoon. — De cette veine, partent des veinules. Ce sont sans doute les artères intercostales, allant en effet de l’aorte aux côtes, à droite et à gauche. — À la vertèbre qui est au-dessus des reins. Il s’agit peut-être des artères diaphragmatiques, qui se ramifient à peu près à cette hauteur, un peu au-dessus des reins, du tronc cœliaque et de l’artère mésentérique supérieure.