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et elle devient tout à fait un nerf. § 7[1]. À partir du sommet du cœur, une portion de la grande veine se dirige vers le poumon, et au point de rencontre de l’aorte ; c’est une veine qui ne se divise pas et qui est très-grosse. Mais de cette veine, il sort deux rameaux, dont l’un se rend au poumon, et l’autre au rachis et à la dernière vertèbre du cou. La veine, qui se rend au poumon, lequel est lui-même divisé en deux portions, se partage d’abord en deux. Ensuite, elle se rend à chacune des bronches et à

  1. Une portion de la grande veine. MM. Aubert et Wimmer pensent qu’il s’agit de la veine pulmonaire ; c’est peut-être plutôt, comme nous disons en France, l’artère pulmonaire, qui charrie le sang noir du ventricule droit aux deux poumons ; elle se porte du ventricule en haut et à gauche ; et après avoir croisé l’aorte, elle se divise en deux troncs, droit et gauche, qui vont aux poumons et s’y ramifient à l’infini. — Et au point de rencontre de l’aorte. L’artère pulmonaire embrasse l’aorte ; et c’est là sans doute ce qu’Aristote aura observé. — Qui ne se divise pas et qui est très-grosse. Il est vrai que d’abord l’artère pulmonaire ne se divise pas et qu’elle est fort grosse, quoique l’étant moins que l’aorte ; mais, après un court trajet de 35 à 40 millimètres, elle se divise pour aller aux deux poumons. — Il sort deux rameaux. Il semble que ceci contredit ce qui précède sur la grande veine « qui ne se divise pas ». — Et l’autre au rachis et à la dernière vertèbre du cou. Il n’est pas nécessaire d’insister sur les erreurs évidentes qui sont commises ici. — Au rachis. Ce ne peut être que la veine-cave. — À la dernière vertèbre du cou. C’est la carotide double, à droite et à gauche. — Elle se rend à chacune des bronches. Ici encore l’erreur est manifeste. La grande veine, comme Aristote l’appelle, ne se rend pas des poumons aux bronches. Le vaisseau qui se rend au poumon, en passant près des bronches, c’est l’artère pulmonaire, qui se ramifie et se perd dans le poumon. Puis, les veines du poumon ramènent le sang à l’oreillette gauche. Mais encore une fois, l’anatomie de toutes ces parties est si délicate et si obscure qu’il n’y a pas à s’étonner qu’on n’ait pas, du premier coup, pu constater les faits. — A chaque orifice. On ne voit pas clairement ce dont il s’agit ; ce sont peut-être les cellules de chaque poumon. — Une seule portion… C’est une description assez exacte de l’intérieur du poumon, tapissé partout d’artérioles et de veinules.