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CHAPITRE III

Système personnel d’Aristote sur la distribution des veines dans le corps humain ; causes des erreurs antérieurement commises ; deux grosses veines dans le tronc ; la trachée-artère et l’aorte ; toutes les veines partent du cœur ; la pointe du cœur ; ses trois cavités ; leurs dimensions ; différences de la grande veine et de l’aorte ; rapports de la trachée-artère et du poumon ; ses ramifications ; citation d’Homère ; distribution des veines dans les bras, à la tête et dans les méninges ; le cerveau n’a pas de sang ; ramifications de l’aorte, analogues à celles de la trachée.

§ 1[1]. Telles sont à peu près toutes les idées que d’autres ont émises. Parmi les philosophes qui étudient la nature, il en est qui n’ont pas porté des observations aussi détaillées sur les veines ; mais tous sont d’accord pour les faire partir de la tête et du cerveau. En cela, ils ne sont pas dans le vrai.

  1. Que d’autres ont émises. Les citations qui précèdent sont un témoignage de plus contre l’injustice de Bacon, accusant Aristote d’avoir étouffé la gloire de ses devanciers, au profit de la sienne. Sans Aristote, qu’aurions-nous su des théories de Syennésis, de Diogène d’Apollonie et de Polybe ? D’ailleurs, sa propre théorie est tellement supérieure aux leurs qu’il n’a rien à craindre de la comparaison ; mais elle n’était peut-être pas aussi neuve qu’il semble le croire. Elle est déjà dans le Timée de Platon ; voir la traduction de M. Cousin, p. 198. Aristote a oublié de nommer son maître. — Qui étudient la nature. On peut comprendre qu’il s’agit spécialement des philosophes Ioniens ; mais on peut croire aussi que la remarque est générale. — De la tête et du cerveau. Aristote est bien plus dans le vrai, en faisant partir tous les vaisseaux du cœur. — Plus haut. Voir plus haut, ch. II, § 3. — Qu’on étouffe. Probablement, c’était le procédé d’études qu’adoptait Aristote, afin de retrouver le sang des animaux dans les veines, et pour qu’il ne s’en écoulât pas tout entier, « comme d’un vase qui se vide ». Voir plus haut, ch. II, § 3.