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la matrice est composée de deux parties également, et remonte jusqu’au diaphragme, comme celle des oiseaux. Commençant en bas au milieu des deux parties, elle se dirige vers le diaphragme ; les œufs s’y produisent également, et d’abord en haut, à l’origine du diaphragme ; puis les petits, s’avançant dans une portion plus large, sortent tout vivants des œufs. § 22[1]. Du reste, les différences qui distinguent ces animaux entre eux et qui les distinguent de tous les autres poissons, se comprendront bien mieux en les étudiant sur les figures tracées d’après l’anatomie.

§ 23[2]. Le genre des serpents offre de grandes différences, soit des serpents par rapport aux animaux

  1. Sur les figures tracées d’après l’anatomie. Voir plus haut, § 15, et la note qui est jointe au texte. Ces procédés de la science antique remontent aujourd’hui à plus de 2200 ans. Ceci doit nous donner à penser, et nous inspirer quelque modestie.
  2. Le genre des serpents. Peut-être serait-il plus exact de dire : « des Reptiles. » D’ailleurs les variétés sont très-nombreuses, comme le remarque Cuvier après Aristote ; Règne animal, tome II, p. 4. — Les uns par rapport aux autres. La zoologie distingue actuellement quatre ordres de reptiles : les Chéloniens, les Sauriens, qui ont des pieds, les Ophidiens, qui n’en ont jamais, et les Batraciens. Mais il est probable qu’ici Aristote veut surtout parler des Ophidiens, ou serpents proprement dits. — À l’exception de la vipère. La vipère, comme son nom l’indique est bien vivipare (Vivipara, Vipara) ; mais elle n’est pas la seule à l’être ; et il y a des espèces de couleuvres qu’on peut rendre vivipares à volonté, en les soumettant à un certain régime. Voir Cuvier, loc. cit., et aussi, p. 87. Ainsi l’on ne peut pas dire d’une manière absolue que toutes les espèces de serpents sont ovipares. Ce qui distingue très-spécialement les Ophidiens, c’est de n’avoir jamais de pieds, tandis que les autres ordres de reptiles en ont quatre, ou deux. En général, les espèces venimeuses font des petits vivants, parce que leurs œufs éclosent avant d’avoir été pondus ; Cuvier, Règne animât, tome II, p. 87. — Beaucoup de celle des sélaciens. La science moderne rapproche à cet égard les serpents des oiseaux, bien plutôt que des sélaciens ; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 896, trad. franc. — La matrice des serpents… On ne trouve ces détails dans aucun ouvrage moderne. — Sortent ensemble tout d’un coup. J’ai cru devoir développer un peu le texte, qui n’a qu’un seul mot ; ce mot exprime une idée de continuité et de simultanéité. Tous les œufs se tiennent en quelque sorte. En général, les femelles pondent un petit nombre d’œufs, qu’elles enfouissent dans la terre humide ; et elles ne paraissent plus s’occuper de ce qu’ils deviennent ; Zoologie descriptive de M. Claus, p. 897. Cuvier remarque qu’aucun reptile ne couve ses œufs, Règne animal, tome II, p. 3.