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membrane, on pourrait croire qu’il n’y a qu’un seul conduit. Le conduit qui repose sur le testicule contient une liqueur, qui est sanguinolente, moins cependant que celle des canaux supérieurs sortant de l’aorte. Dans ceux qui retournent vers le canal qui est dans la verge, la liqueur est de couleur blanche.

§ 14[1]. De la vessie, part un autre conduit, qui va rejoindre, à la partie supérieure, le canal de la verge ; et ce qu’on appelle la verge est en quelque sorte l’enveloppe de ce canal. § 15[2]. Qu’on étudie d’ailleurs tous ces détails sur le dessin ci-joint. Le point d’origine d’où partent les conduits est A. Les têtes des testicules et les canaux qui y descendent, sont

  1. De la vessie, part un autre conduit. Ce ne peut être que le canal de l’urètre, qui, du col de la vessie, s’étend jusqu’à l’extrémité de la verge, à l’orifice du méat urinaire. Sa longueur peut aller jusqu’à 16 et 17 centimètres. — L’enveloppe de ce canal. Cette expression n’est pas tout à fait exacte. La verge recouvre le canal de l’urètre, plutôt qu’elle ne l’enveloppe.
  2. Sur le dessin ci-joint. Voir plus loin, § 22. Ceci mérite la plus grande attention, quelle que soit d’ailleurs l’exactitude plus ou moins complète de la figure que traçait Aristote. Mais ce qui est à admirer profondément, c’est qu’à l’anatomie déjà poussée fort loin par lui, il ait pensé à joindre des dessins explicatifs, pour ceux qui ne pouvaient avoir sous les yeux les préparations anatomiques. MM. Aubert et Wimmer ont donné, pour éclaircir ce passage, la figure indiquée par Aristote, en y mettant les lettres mêmes dont il se sert. On peut voir cette figure, p. 306, tome I, de leur excellent travail ; je ne crois pas devoir la reproduire à mon tour ; elle ne peut rien apprendre aux zoologistes modernes, et il me suffira d’avoir signalé la méthode d’Aristote, que les nôtres ne surpassent point. L’anatomie a fait sans doute de grands progrès, ainsi que la représentation graphique ; mais c’est le philosophe grec qui a pris l’initiative de ces observations et de ces reproductions : tout le reste n’a été que perfectionnements, et imitations de plus en plus développées et correctes.