Page:Aristote - Histoire des animaux - traduction Jules Barthélemy Saint-Hilaire.djvu/482

Cette page n’a pas encore été corrigée

ne diffère que par la forme. Il y en a quelques-uns qui l’ont d’une forme tout à fait différente, comme celui qu’on appelle le Scare, et qui paraît être le seul de tous les poissons qui rumine. L’intestin est simple dans toute sa longueur, et il a un repli qui se réduit ensuite à une complète unité. § 24[1]. Une particularité qui se retrouve dans les poissons et la plupart des oiseaux, ce sont des excroissances aux intestins. Chez les oiseaux, ces appendices sont en bas et peu nombreux ; chez les poissons, ils sont en haut près de l’estomac, où parfois ils sont

  1. Des excroissances. C’est la traduction littérale du mot grec ; on pourrait dire encore Appendices ; voir un peu plus bas, § 30. Aristote revient longuement sur ces excroissances, et sur leur rôle dans la digestion des aliments, Traité des Parties des animaux, liv. III, ch. XIV, §§ 10 et suivants, p. 92, édit. Langkavel. LA zoologie moderne ne paraît pas attacher autant d’importance qu’Aristote à ces Appendices. Cuvier n’en parle guère dans ses généralités sur les poissons, Règne animal, tome II, p. 127. M. Claus, dans sa Zoologie descriptive, p. 795, parle des Appendices pyloriques des poissons ; mais sans s’y arrêter beaucoup. Au contraire, Aristote signale cette particularité comme essentielle. — Près de l’estomac. D’où leur vient le nom d’Appendices pyloriques. — Dans le goujon….. et le spare. Toutes ces identifications ne sont pas parfaitement sûres. Voir pour tous ces poissons le Catalogue de MM. Aubert et Wimmer, pp. 134 et suiv. Pour le premier de ces poissons, qui s’appelle en grec Côbios, on ne sait pas au juste ce qu’il est. — Le chien de mer. Même remarque. C’est d’ailleurs un sélacien, dont il est question sous ce nom. — La perche. Pour celui-ci, il n’y a pas de doute ; c’est la Perca fluviatilis de la zoologie actuelle. — Le scorpios est la Scorpœna scofra des côtes de la Méditerranée. — Le citharus. On n’a pu faire aucune identification. Athénée, liv. VII, p. 305, parle de ce poisson, et il cite Aristote. — Le surmulet. Cette identification paraît certaine. — Le spare. On croit que c’est le Sargus annularis, qui est fréquent dans la mer des Cyclades. — Le muge. Ici non plus, l’identification n’est pas certaine. Voir la longue note de MM. Aubert et Wimmer sur le Kestreus d’Aristote, Catalogue, p. 130. — L’hépatus et le glaucus. On ne peut que reproduire les deux noms grecs, parce que la synonymie est trop incertaine. Voir sur l’hépatus, Athénée, liv. VII, p. 301. — La dorade. Ici, au contraire, l’identification peut paraître très-sûre. Le mot grec signifie proprement « aux sourcils d’or » ; ce qui convient parfaitement à la dorade « qui a entre les yeux, comme le dit Cuvier, une bande brillante d’un beau jaune d’or, à reflets d’une feuille de clinquant » ; Anatomie comparée, tome VI, p. 83, 2e édition.