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§ 22[1]. Tous les serpents ont les dents carnassières. Leurs côtes sont aussi nombreuses que les jours du mois, puisqu’ils en ont trente. Quelques personnes assurent que les serpents présentent le même phénomène que les petits de l’hirondelle, c’est-à-dire, que, si l’on crève les yeux aux serpents, leurs yeux repoussent. Leur queue, ainsi que celle des lézards, repousse aussi quand on la leur a coupée.

§ 23[2]. Chez les poissons, l’organisation des intestins et de l’estomac est la même que chez les serpents. Eux aussi n’ont qu’un estomac unique et simple, qui

  1. Ont les dents carnassières. Voir plus haut sur cette expression la note, ch. III, § 13. — Aussi nombreuses que les jours du mois. C’est surtout ici qu’il eût fallu dire de quelle espèce de serpents on veut parler. La plupart ont beaucoup plus de trente côtes ; ce qu’elles ont de plus remarquable, c’est qu’elles sont disposées avec la colonne vertébrale de manière à faciliter les mouvements latéraux ; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 903. — Quelques personnes assurent. L’auteur ne fait donc que répéter un On dit ; il n’affirme pas l’exactitude du fait qu’il mentionne d’après les autres. — Leur queue, ainsi que celle des lézards. Il y a des espèces de lézards dont la queue casse très-aisément. MM. Aubert et Wimmer regardent tout ce passage comme apocryphe, parce qu’il interrompt, selon eux, la suite des pensées. Dans le Traité de la Génération des animaux livre IV, § 97, page 336, édit. Aubert et Wimmer, Aristote rapporte encore quelque chose d’analogue. « Si, dit-il, on crève les yeux des hirondelles, quand elles sont encore toutes jeunes, ils guérissent. » Il ne parle pas des serpents. Il paraît d’ailleurs que ce n’est que le cristallin qui repousse dans les hirondelles.
  2. La même que chez les serpents. Le texte n’est pas tout à fait aussi précis ; mais le sens ne peut faire de doute. Aristote veut assimiler l’organisation des poissons à celle qu’il vient de décrire ; et celle-là est l’organisation des serpents. Voir plus haut, § 20. — Tout à fait différente. J’ai adopté la leçon de MM. Aubert et Wimmer. D’autres manuscrits donnent une variante assez différente : « Quelques poissons ont l’estomac en forme d’intestin ». — Le Scare. Voir plus haut, ch. IX, §§ 7 et 19 ; voir aussi plus loin, livre VIII, ch. IV, § 2 et § 7, et l’article sur le Scare, dans le Catalogue de MM. Aubert et Wimmer, p. 139. Athénée, livre VII, p. 319, cite Aristote sur le Scare. — L’intestin est simple…. unité. Tout ce passage semble obscur et incorrect à MM. Aubert et Wimmer, qui proposent, après d’autres éditeurs, diverses rectifications ; mais ces rectifications même ne les satisfont pas ; et le mieux encore est de laisser le texte tel qu’il est, en en signalant les défectuosités. Pour juger clairement ce qu’Aristote a voulu dire ici, il faudrait avoir sous les yeux quelques spécimens du poisson dont il parle ; voir le Traité des Parties des animaux, livre III, ch. Xcv, p. 93, édit. Langkavel.