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queue du porc et la voix du cheval. Sa grandeur se rapproche de celle de l’âne, et son cuir est tellement épais qu’on peut en faire des dards. Ses organes intérieurs ressemblent à ceux du cheval et de l’âne.


CHAPITRE V

Animaux intermédiaires entre l’homme et les quadrupèdes ; les singes, de trois espèces ; description du singe ; il est velu en dessus et en dessous ; ses rapports avec la forme humaine ; sa bestialité ; organisation particulière de ses pieds, qui sont tout ensemble des pieds et des mains ; il marche beaucoup plus souvent à quatre pattes que tout droit ; et pourquoi ; organes génitaux.

§ 1[1]. Certains animaux ont une nature qui tient tout à la fois de celle de l’homme et de celle des quadrupèdes ;

  1. Une nature qui tient tout à la fois… La description est fort juste, et c’est la première impression que doit faire la vue d’un singe. — Ce sont les singes, les cèbes et les baboins. Les trois classes qu’indique ici Aristote auraient pu être plus précisément déterminées par lui. La zoologie moderne ne paraît pas avoir fait non plus, malgré bien des essais, une nomenclature tout à fait satisfaisante ; voir Buffon, qui a consacré au singe presque un volume, chapitre de la Nomenclature des singes, et le Pithèque, pp. 32 et 119, éd. de 1830, où Buffon traduit et explique ce passage d’Aristote. Selon lui, le Pithèque et le Cynocéphale du zoologiste grec sont des singes sans queue. Le Kèbe ou Cèbe ou Guenon, au contraire, a une queue. Buffon réfute ces divisions, qui ne sont pas conformes à la nature ; et il en propose de nouvelles, pages 34 et suiv. Voir aussi Cuvier, Règne animal, t. I, pp. 86 et 99 ; et Zoologie de M. Claus, pp. 1090 et suiv., de la traduction française. — Cynocéphales. Le Cynocéphale d’Aristote est le Magot, d’après Buffon ; il n’a point de queue, et il a le museau d’un dogue ; les dents canines, grosses et longues. Voir Buffon, loc. cit., p. 37. — Le Cèbe ou peut-être, Sapajou. Voir Cuvier, Règne animal, tome I, p. 99. Mais les Sapajous font partie des singes du nouveau continent, d’après Cuvier, et ils ont une queue prenante. On pourrait adopter ce mot de Sapajou pour rendre celui de Cèbe ou Kèbe en grec, parce que, dans la classe des Sapajous, il y a une espèce que les zoologistes ont nommée Cébua. Voir Buffon, loc. cit., p. 39. — Les baboins. MM. Aubert et Wimmer appellent le Baboin Pavian, en allemand. Baboin, Papion, Pavian, ce sont les mêmes mots. Aux caractères qu’Aristote donne aux Baboins, il veut sans doute désigner les Orangs-outangs ou les Chimpanzés, que les Grecs pouvaient connaître, puisque ces animaux venaient d’Asie. Voir Buffon, Nomenclature des Singes, p. 35, sur le Baboin. — Leurs dents. C’est surtout par les dents que Cuvier et les zoologistes modernes ont essayé de classifier les singes, dont les espèces et les variétés sont très-nombreuses.