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n’ont pas les mâchoires pareilles ; tel est le chameau. Il y en a qui ont les dents saillantes, comme le sanglier ; d’autres ne les ont pas en saillie. § 13[1]. Certains animaux ont des dents carnassières, comme le lion, la panthère, le chien ; d’autres ont des dents qui n’alternent pas, comme le cheval et le bœuf. Les animaux à dents carnassières sont ceux dont les dents aiguës sont alternées. § 14[2]. Il n’est pas d’animal qui ait tout à la fois des dents saillantes et des cornes ; et aucun de ceux qui ont

  1. Le lion, la panthère. Tous animaux du genre Felis, les plus redoutables de tous les carnassiers. J’ai appelé leurs dents Carnassières, et il me semble que c’est encore le mot qui répond le mieux au grec. Dans la zoologie actuelle, on entend surtout par Carnassières la grosse molaire d’en haut et celle d’en bas, vers le fond de la bouche ; voir Cuvier, Règne animal, tome I, pp. 133 et 134. J’ai d’ailleurs adopté la correction de MM. Aubert et Wimmer. — Qui n’alternent pas. C’est-à-dire, qui n’entrent pas les unes entre les autres, quand les deux mâchoires se ferment. — Sont alternées. Même remarque. Du reste, la distinction que fait ici Aristote n’a pas été recueillie dans la zoologie moderne, bien qu’elle soit cependant très-réelle. Au lieu d’Alternées, on pourrait encore traduire : « Qui se croisent, » ou : Qui entrent « les unes entre les autres. » C’est ce qu’ont fait MM. Aubert et Wimmer dans leur traduction. Chez le cheval et le bœuf, les dents broyent et ne déchirent pas, comme chez les animaux de proie.
  2. Des dents saillantes et des cornes. Observation très-exacte. — Ni cornes, ni dents en saillie. J’ai ajouté cette explication pour plus de clarté. — Celles du dedans. C’est la traduction littérale du texte. Par le Dedans, il faut entendre que les dents sont plus avancées dans la bouche. — Le phoque. Cette espèce a six incisives en haut, et quelquefois quatre, quatre ou deux incisives en bas, des canines pointues et des mâchelières, au nombre de vingt, vingt-deux ou vingt-quatre, toutes tranchantes ou coniques. On subdivise l’espèce des phoques d’après le nombre des incisives ; voir Cuvier, Règne animal, tome I, p. 166. C’est le phoque à ventre blanc, Phoca monachus, qui semble avoir été le plus connu des Anciens ; Cuvier, id., ibid., p. 169. — Les dents en scie et carnassières. Il n’y a qu’un seul mot dans le texte,