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Les quadrupèdes n’ont pas de fesses ; et c’est aussi ce qu’on peut observer encore plus nettement chez les oiseaux. Chez l’homme, c’est tout le contraire. Ses fesses, ses cuisses, ses jambes sont, dans son corps entier, ce qu’il y a de plus charnu ; et ses mollets, par exemple, sont, dans ses jambes, des parties bien en chair.

§ 13[1]. Les quadrupèdes, qui ont du sang et qui sont vivipares, ont tantôt les extrémités à plusieurs divisions, comme les mains et les pieds dans l’homme. Quelques-uns, en effet, ont plusieurs doigts, comme le lion, le chien, la panthère. D’autres n’ont que deux divisions ; et au lieu d’ongles, ont des pinces, comme le mouton, la chèvre, le cerf et l’hippopotame. Il en est d’autres qui n’ont pas de divisions, comme les solipèdes, parmi

  1. Ont des pinces. Le texte grec se sert aussi d’un mot au pluriel. — Le mouton, la chèvre, le cerf. Ce sont là des ruminants, qui ont en effet à chacun de leurs quatre pieds « deux doigts et deux sabots, qui se regardent par une face aplatie, en sorte qu’ils ont l’air d’un sabot unique qui aurait été fendu ; d’où vient à ces animaux le nom de Pieds fourchus, de Bifurqués, etc.; » voir Cuvier, Règne animal, tome I, p. 254. — L’hippopotame. MM. Aubert et Wimmer ont signalé l’erreur d’Aristote, qui sans doute n’avait jamais vu d’hippopotame. Cet animal a quatre doigts à tous les pieds ; ces doigts presque égaux sont terminés par de petits sabots, voir Cuvier, loc. cit., page 242. — Les solipèdes. Ces animaux, pachydermes non ruminants, n’ont qu’un doigt apparent et un seul sabot à chaque pied ; sous la peau, ils ont des stylets, qui représentent deux doigts latéraux ; Cuvier, id., ibid., p. 251. — Le porc a les deux conformations. Peut-être aurait-il fallu dire plutôt : « Quelques espèces du porc… » Le fait d’ailleurs est exact et a été constaté par plusieurs naturalistes. Dans le traité de la Génération des animaux, liv. IV, § 96, p. 336, édit. Aubert et Wimmer, Aristote rappelle qu’il y a des porcs solipèdes. — Dans l’Illyrie. Du temps d’Aristote, la contrée appelée l’Illyrie devait être beaucoup moins étendue que sous l’Empire romain. L’Illyrie grecque, ou nouvelle Épire, était bornée à l’est par la Macédoine, et allait jusqu’à l’Adriatique, comprenant l’Albanie moderne ; elle avait été conquise par Philippe, père d’Alexandre-le-Grand. — Dans la Péonie. Province de la Thrace, au nord de la Macédoine et confinant à une partie de l’Illyrie. C’étaient des pays qu’Aristote avait pu assez facilement connaître. — Ont deux divisions en arrière. C’est la leçon des manuscrits, qu’ont adoptée MM. Aubert et Wimmer. Schneider a cru devoir ajouter, d’après Camus : « En avant et en arrière. » Mais il ne s’appuie pas sur une autorité suffisante, et il faut s’en tenir à la leçon ordinaire, qui se comprend très-bien ; les deux sabots sont évidemment en avant ; et les deux divisions dont parle Aristote sont en arrière.