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qu’il se plût dans la société de Bacon, son ennemi systématique et son calomniateur acharné. Mais peu importe ; tout ce qui nous intéresse en ceci, c’est de constater qu’au milieu d’un concert unanime, c’est à peine si, de notre temps, une voix dissidente s’est élevée ; et encore a-t-elle été forcée bientôt de se joindre aux autres, après quelque résistance.

Ce qui a pu causer l’erreur de M. Lewes et fausser ses vues, c’est qu’il est un des adeptes de la doctrine de M. Auguste Comte ; il a traduit en anglais les six gros volumes de la Philosophie positive ; et il en accepte tous les principes. Or, ces principes n’aident point à bien juger du passé des sciences, ni à comprendre, comme il convient, la marche qu’elles suivent dans leurs progrès incessants. Supposer gratuitement que la science est d’abord théologique, puis qu’elle devient métaphysique, et qu’après ces deux aberrations, elle devient enfin positive, c’est admettre aussi que la science est toute récente, et qu’elle date en quelque sorte du XIXe siècle, où le Positivisme l’aurait enfin tirée de ses égarements. Rien n’est moins vrai que cette hypothèse ; et en face de monuments tels que