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servent comme de mains véritables. Les parties gauches sont dans ces animaux moins dégagées que chez l’homme. § 4[1]. Il faut toutefois excepter l’éléphant, qui a les doigts de pieds beaucoup moins séparés, et dont les jambes de devant sont beaucoup plus longues que celles de derrière. Il a d’ailleurs cinq doigts ; et à ses jambes de derrière, il a de petites chevilles. Sa trompe est faite de telle sorte, et elle a une telle dimension, qu’il peut s’en servir comme nous le faisons de nos mains. Il boit et il mange à l’aide de cette trompe, en portant les aliments à sa bouche ; il peut aussi avec elle élever les objets jusqu’à son cornac, placé

  1. Les doigts de pieds. J’ai adopté le sens vulgaire ; mais on pourrait comprendre ce passage un peu autrement et traduire : « Il a les doigts moins séparés que ceux des pieds » de l’homme. — Que celles de derrière. J’ai cru devoir ajouter ces mots, qui complètent la pensée. Cette configuration de l’éléphant est d’ailleurs de toute évidence ; et son train de derrière est beaucoup plus bas que celui de devant. — Il a d’ailleurs cinq doigts. Ces détails sont parfaitement exacts. — Sa trompe. Le mot dont se sert Aristote est plus général, et il signifie le Nez, tout aussi bien que la trompe. — Comme nous le faisons de nos mains. La comparaison est très-juste ; mais elle est si naturelle qu’elle a dû s’offrir tout d’abord aux premiers observateurs. — En portant les aliments à sa bouche. Il n’est presque personne qui, même dans nos climats, n’ait vu des éléphants privés et n’ait pu observer sa manière de manger et de boire à l’aide de sa trompe. — Son cornac, placé en haut. C’est sur-tout dans les pays où l’éléphant est indigène qu’on peut faire cette remarque. Chez nous, le cornac accompagne l’éléphant : mais il n’a jamais à monter sur son cou. — Pour arracher des arbres. C’est une preuve de la force prodigieuse de l’animal. — C’est par elle qu’il respire. En la tenant sans cesse hors de l’eau ; car il n’est pas amphibie, comme l’hippopotame ou le rhinocéros. — Elle n’a pas d’articulations. Ce qui l’aurait empêché d’être aussi flexible qu’elle l’est. Selon la description de Cuvier, Règne animal, tome I, p. 238, « La trompe de l’éléphant, qui est cylindrique, se compose de plusieurs milliers de petits muscles diversement entrelacés, mobiles en tous sens, douée d’un sentiment exquis, et terminée par un appendice en forme de doigt. Cette trompe donne à l’éléphant presque autant d’adresse que la perfection de la main peut en donner au singe, etc. »