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que nous avons signalés déjà tant de fois. C’est que les animaux dont le genre est autre, ont presque tous aussi la plupart de leurs parties spécifiquement différentes. Tantôt la différence de ces parties ne disparaît que dans une mesure proportionnelle ; tantôt elle porte sur le genre même. Parfois aussi, les parties sont identiques en genre ; mais elles sont tout autres par leur forme. Beaucoup de parties fonctionnent chez certains animaux, et manquent chez certains autres. § 2[1]. C’est ainsi que les quadrupèdes vivipares ont une tête et un cou, avec toutes les parties dont la tête se compose ; mais chaque partie a des formes différentes chez chacun d’eux. Le lion, par exemple, n’a qu’un seul os dans le cou, sans vertèbres. Si on l’ouvre, on peut voir que toutes ses parties intérieures sont pareilles à celles du chien. § 3[2]. Les quadrupèdes vivipares ont, au lieu de bras, des pattes de devant ; et tous les quadrupèdes qui ont des fentes dans ces pattes, les ont surtout analogues à nos mains ; et dans bien des cas, ils s’en

  1. Le lion, par exemple. Cette observation fausse de la conformation du lion mérite d’être remarquée. — Si on l’ouvre. Ceci prouve, entre tant d’autres témoignages, que la dissection des animaux était poussée assez loin du temps d’Aristote. — Pareilles à celles du chien. Cette similitude n’est pas aussi grande que l’auteur semble le croire ; et la science actuelle classe le chien et le lion dans des familles très-différentes.
  2. Des pattes de devant. Après ces mots, MM. Aubert et Wimmer ajoutent : « et des pieds (ou pattes) au lieu de mains ». — Des fentes dans ces pattes. J’ai traduit en paraphrasant le mot grec ; on aurait pu dire plus simplement « les Fissipèdes ». — Les parties gauches. MM. Aubert et Wimmer ont cru qu’ici encore il fallait changer le texte ; et ils ont mis « les membres postérieurs », au lieu des membres ou parties Gauches. Ce changement peut paraître assez plausible ; mais je ne crois pas qu’on puisse se le permettre contre le témoignage unanime des manuscrits. Il faut se borner à faire cette remarque, sans aller jusqu’à établir un texte différent.