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proportion de sa taille. § 10[1]. Sous le diaphragme, à droite est le foie ; à gauche, est la rate. La position de ces organes est toujours la même dans tous les animaux qui en sont pourvus, quand ils sont conformés d’une manière naturelle et qu’ils ne présentent pas de monstruosité ; car on a déjà vu quelquefois des quadrupèdes où ces organes étaient dans une position absolument inverse. Le foie et la rate se rattachent au bas de l’estomac par l’épiploon.

§ 11[2]. A la voir, la rate de l’homme est étroite et longue comme celle du porc. Ordinairement et dans presque tous les animaux, le foie est sans

  1. Sous le diaphragme. Ces positions du foie et de la rate sont exactes. — Ces organes étaient dans une position absolument inverse. Le fait n’est peut-être pas impossible, et les monstruosités expliquent tout ; mais l’auteur aurait dû citer ici des observations qu’il aurait pu appuyer de son témoignage personnel. — Le foie et la rate. Le texte est moins précis ; il n’a qu’un verbe, qui peut se rapporter également, ou aux deux viscères qui viennent d’être nommés, ou à un seul. MM. Aubert et Wimmer ont adopté ce dernier sens, sans dire s’il s’agit du foie ou de la rate. Le foie est situé dans l’hypocondre droit, qui en est rempli ; et il y est tenu par des replis du péritoine, par un ligament appelé suspenseur du foie, et par l’épiploon gastro-hépatique. La face inférieure gauche du foie est en rapport avec l’estomac et sa grosse tubérosité. La rate située dans l’hypocondre gauche est fixée à l’estomac par l’épiploon gastro-splénique. On ne sait pas bien encore quelles sont ses fonctions.
  2. Étroite et longue. MM. Aubert et Wimmer trouvent cette description fort inexacte ; car ils en concluent qu’Aristote n’avait jamais vu de rate humaine. La rate a à peu près le tiers du foie. — Comme celle du porc. Il semble que cette comparaison, d’ailleurs plus ou moins juste, implique qu’Aristote avait observé et vu la rate de l’homme. — Est sans bile, sans fiel. Le texte n’a qu’un seul mot ; j’ai ajouté le second, parce que l’expression grecque peut présenter les deux sens. Le foie sécrète la bile, et c’est là sa fonction principale, si ce n’est unique. Il semble donc assez difficile de comprendre ce qu’Aristote veut dire ici. Peut-être veut-il parler uniquement de la vésicule du fiel, comme la suite le prouve. — Le foie de l’homme étant d’ailleurs arrondi. Le foie a une forme très irrégulière, et on ne saurait dire très précisément quelle elle est. Les anatomistes remarquent en outre que le foie est très sujet à se déformer. Considéré dans son ensemble, sous l’enveloppe que lui fait le péritoine, il peut sembler quelque peu arrondi. — Pareil à celui du bœuf. Sans doute, on voyait alors plus de foies de bœuf que de foies d’homme. — Cette absence de fiel. Le texte n’a qu’un pronom neutre tout à fait indéterminé. — Sur les victimes. Ou bien, « dans les sacrifices ». — En Eubée… à Naxos. L’Eubée, aujourd’hui Négrepont, la plus grande île de la mer Egée, au nord de l’Attique. C’est là, à ce qu’on croit, qu’Aristote est allé mourir. Naxos est la principale des Cyclades. Il serait curieux de vérifier les faits énoncés dans ce passage. S’ils sont exacts, ils n’ont pas dû changer depuis le temps d’Aristote.