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deux plus petites sont en communication avec le poumon ; c’est ce que l’insufflation démontre clairement pour une des cavités d’en bas. § 4.[1]. Par sa plus grande cavité, le cœur se rattache à la grande veine, près de laquelle est aussi le mésentère ; et par sa cavité moyenne, il se rattache à l’aorte.

§ 5[2]. Des canaux vont du cœur au poumon ; et ces

  1. Par sa plus grande cavité. L’oreillette droite. — À la grande veine. Sans doute, la veine cave supérieure, ou peut-être aussi la veine cave inférieure. — Près de laquelle est aussi le mésentère. MM. Aubert et Wimmer repoussent ce membre de phrase ; et l’on ne voit pas bien en effet comment le mésentère vient figurer ici. C’est le plus grand repli du péritoine ; il est étendu en avant de la colonne vertébrale ; et sa largeur varie, depuis son insertion jusqu’à son attache intestinale. — Par sa cavité moyenne. Il semble bien qu’Aristote veut désigner par là l’oreillette gauche, puisque c’est de cette oreillette que sort l’aorte. MM. Aubert et Wimmer croient au contraire qu’il est question du ventricule droit. Mais dans l’organisation si compliquée du cœur, il n’est pas étonnant que les premiers observateurs n’aient pas su se reconnaître. La circulation du sang ne devait être connue que bien longtemps plus tard.
  2. Des canaux vont du cœur au poumon. Ce sont les artères et les veines pulmonaires, portant le sang du ventricule droit aux poumons, l’y répandant jusque dans les dernières cellules, et le ramenant à l’oreillette et au ventricule gauches, pour le lancer ensuite par l’aorte dans toutes les parties du corps supérieures et inférieures. — Se ramifient, comme la trachée-artère. Ceci est assez exact ; mais ce sont plutôt les bronches qu’il faudrait dire. — Ceux qui viennent de la trachée. Ce sont toutes les ramifications des bronches, dans l’un et l’autre poumon. — Occupent le dessus. Ceci n’est pas faux ; mais ce n’est pas non plus très exact, puisque l’aorte est tantôt par-dessus et tantôt par-dessous les bronches. — Entre la trachée et le cœur. J’ai ajouté ceci, comme l’ont fait MM. Aubert et Wimmer, pour que la pensée fût plus claire ; c’est un complément presque nécessaire de ce qui suit, puisque les vaisseaux dont le texte parle ne peuvent être communs qu’entre le cœur et la trachée-artère. — Et ils l’envoient jusqu’au cœur. Ceci est tout à fait inexact ; et l’air ne va pas plus loin que les poumons. — L’un de ces canaux. Ceci encore est faux ; mais pour être complètement exact sur tous ces points, il aurait fallu connaître la circulation pulmonaire outre la grande articulation ; et si quelque chose doit nous étonner ici, c’est qu’Aristote en ait déjà tant su. Il est d’ailleurs difficile de comprendre à quels vaisseaux se rapportent réellement les deux canaux dont il parle ici.