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§ 4[1]. Chez tous les animaux, l’encéphale est double ; et après le cerveau, vient, à la dernière place, ce qu’on appelle le cervelet, qui a une composition tout autre, soit au toucher, soit à la vue. Le derrière de la tête dans tous les animaux est vide et creux, variant selon la grosseur de chacun d’eux. Certains animaux ont la tête fort grosse, tandis que la partie inférieure de leur face est petite ; et ce sont tous ceux qui ont la face ronde. D’autres ont la tête petite, et de longues mâchoires ; et tous les animaux à queue garnie de crins ont cette conformation. § 5[2]. L’encéphale n’a pas de sang chez

  1. Chez tous les animaux. Il faut entendre ceci avec quelque restriction ; il ne s’agit évidemment que des animaux qui ont un cerveau. — L’Encéphale, pris dans son sens le plus large comme remplissant toute la boîte crânienne. — À la dernière place. Et sous le cerveau proprement dit. — Une composition tout autre. Ce serait plutôt la Disposition ; car le cervelet est composé, comme le cerveau, de matière grise et de matière blanche. — Est vide et creux. Il n’est pas facile de voir quelle est ici la pensée d’Aristote, et à quel fait anatomique se rapporte cette observation. Il n’y a rien de vide, dans le crâne, que les scissures qui séparent ses diverses parties ; mais ce n’est pas là sans doute ce qu’Aristote a voulu dire. Peut-être veut-il indiquer l’espace qui sépare le cervelet de la moelle épinière. Il est d’ailleurs évident qu’il s’agit ici non pas de tous les animaux en général, mais des quadrupèdes et des animaux les plus élevés. — À queue garnie de crins. Ceci est vrai du cheval, de l’âne, du mulet et de bien d’autres. La tête n’est pas précisément petite ; c’est plutôt le crâne qui est petit ; mais les mâchoires sont très longues.
  2. . L’encéphale n’a pas de sang. Ceci n’est pas exact ; il y a beaucoup de veines dans le cerveau ; mais Aristote veut dire sans doute que la masse encéphalique elle-même n’est pas sanguine ; ce qui est vrai. — Dans sa masse, il n’a point de veines. Probablement, Aristote comprend qu’il n’y a pas de veines qui pénètrent profondément dans la masse encéphalique ; car la plus simple inspection démontre, comme Aristote le dit plus bas, que la surface est tapissée d’une foule de veines plus ou moins grosses. — Un petit creux dans son centre. Il est à croire qu’il s’agit ici du ventricule du corps calleux. — Est sillonnée de vaisseaux. Le texte dit simplement : « est veineuse ». — Qui enveloppe le cerveau. On ne parle ici que d’une seule membrane, tandis que plus haut on a parlé de deux ; ce qui était plus exact, sans l’être entièrement. — La fontanelle. J’ai cru pouvoir prendre ce mot pour rendre le mot grec, dont le sens n’est pas très précis. Sur l’enfant qui vient de naître, les sutures des os du crâne ne sont pas encore complètes ; il y a entre elles, soit à l’occiput, soit au milieu de la tête, soit sur le devant, des intervalles membraneux auxquels on donne le nom de fontanelles (occipitale, suture antéropostérieure, fontanelle antérieure) La fontanelle antérieure, placée presque au-dessus du front, est la plus grande ; on l’appelle aussi du mot grec la fontanelle bregmatique. — L’os le plus mince. Au moment de la naissance, c’est plutôt une membrane qu’un os.