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savoir quelles sont celles dont elles se rapprochent le plus naturellement.

§ 2.[1]. Tout d’abord dans la tête se trouve le cerveau, l’encéphale, placé dans la partie antérieure. Du reste, il en est de même dans tous les autres animaux qui sont pourvus de cet organe ; et ces animaux-là sont tous ceux qui ont du sang, et aussi les mollusques. § 3[2]. Proportionnellement, c’est l’homme qui a le cerveau le plus gros et le plus humide. Deux membranes l’enveloppent : l’une plus solide, du côté de l’os ; l’autre, posée sur le cerveau lui-même, est plus faible que la première.

  1. Le cerveau, l’encéphale. Il n’y a que ce dernier mot dans le texte. J’ai mis les deux dans ma traduction, pour revenir à la terminologie grecque. On pourrait traduire aussi : « Tout d’abord se présente l’encéphale, qui a son siège dans la partie antérieure de la tête ». — Qui ont du sang. Nous dirions : « qui ont du sang rouge ». — Et aussi les mollusques. Il est bien probable que ceci est une interpolation ; car on ne comprend pas comment Aristote aurait pu attribuer un cerveau aux mollusques, et surtout un cerveau placé sur le devant de la tête. Ce qu’on appelle aujourd’hui le cerveau dans les mollusques n’est que la principale masse médullaire qu’ils présentent ; et elle est située en travers sur l’œsophage ; voir Cuvier, Règne animal, tome III, p. 2. Ce sont plutôt des ganglions cérébraux qu’un cerveau proprement dit ; voir le Traité de Zoologie de M. Claus, p. 669.
  2. Le plus gros. Ceci est exact d’une manière générale ; et Cuvier dit, Règne animal, tome 1, p. 12, « qu’aucun quadrupède n’approche de l’homme pour la grandeur et les replis des hémisphères du cerveau. » Voir aussi le Traité de Zoologie de M. Claus, p. 1093. Quelques naturalistes modernes ont trouvé que la masse encéphalique était encore plus grande chez quelques singes et quelques oiseaux qu’elle ne l’est chez l’homme ; mais ces observations sont douteuses ; et l’on peut toujours admettre le principe d’Aristote. — Et le plus humide. Ceci ne paraît pas aussi exact. — Deux membranes. Aujourd’hui, l’anatomie distingue trois membranes et non deux, pour le centre céphalo-rachidien : la dure-mère, fibreuse et très résistante, qui est l’enveloppe la plus externe ; l’arachnoïde, séreuse, qui tapisse toute la face interne de la dure-mère ; et la pie-mère, qui tapisse le cerveau à l’intérieur et qui pénètre dans les ventricules. D’ailleurs, les descriptions d’Aristote, quoiqu’incomplètes, ne sont pas fausses. Ces trois membranes se nomment des méninges.