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Des deux parties de l’oreille, l’une n’a pas de nom ; l’autre s’appelle le lobe. Dans sa totalité, l’oreille est formée de cartilage et de chair. § 2[1]. Le dedans de l’oreille est de sa nature pareil aux colimaçons ; et le dernier os où le son pénètre, comme dans la cavité dernière, ressemble à l’oreille. § 3[2]. L’oreille n’a pas d’orifice dans le cerveau ; mais elle en a un dans le voile du palais ; et une veine partant

  1. Pareil aux colimaçons. C’est la traduction littérale ; on peut trouver que le texte est par trop concis ; mais le fait est si exact qu’une partie de l’appareil auditif se nomme encore le limaçon, parce qu’en effet il est enroulé en spirale à la manière de certains limaçons. Comme cette partie est tout à fait interne et profonde, il est clair que, pour la découvrir et la caractériser si bien, il avait fallu de longues et délicates dissections. La suite le prouve également. — Le dernier os. C’est sans doute aux Osselets de l’oreille que ceci fait allusion. — Dans la cavité dernière. Le texte dit mot à mot : « Comme dans le dernier vase ». L’oreille interne se compose, pour l’anatomie actuelle, de trois parties : le vestibule, les canaux demi-circulaires, et le limaçon. Au fond de cet appareil si délicat, se trouve le nerf auditif, qui reçoit les vibrations sonores et les transmet au cerveau. C’est bien, comme le dit Aristote, le fond du vase. — Ressemble à l’oreille. Ainsi que le remarquent MM. Aubert et Wimmer, ceci n’a pas de sens ; mais les manuscrits n’offrent pas de variante.
  2. L’oreille. Le texte n’a qu’un pronom neutre indéterminé. Au lieu de l’oreille, on peut comprendre qu’il s’agit de l’appareil auditif tout entier. — D’orifice dans le cerveau. C’est le nerf auditif qui conduit le son au cerveau ; mais Aristote ne connaissait pas ce nerf ; voir la note de MM. Aubert et Wimmer. — Dans le voile du palais. En effet, la trompe d’Eustache, qui est un large conduit, met l’intérieur de la caisse du tympan en communication constante avec l’arrière-gorge, pour introduire l’air ; et en sens contraire, pour faire sortir les mucosités qui pourraient gêner l’audition. — À l’une et l’autre oreille. C’est la leçon donnée par plusieurs manuscrits ; mais d’autres, qu’ont suivis MM. Aubert et Wimmer, n’ont qu’un pronom neutre indéterminé, qu’on ne peut rapporter qu’à la partie interne de l’oreille ou à l’oreille entière. — C’est aussi la disposition des yeux… Une petite veine. Cette phrase interrompt la suite des pensées ; les yeux n’ont rien à faire ici. MM. Aubert et Wimmer pensent, avec raison, que tout ce passage n’est qu’une interpolation.