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CHAPITRE IX

Description de l’oreille ; erreur d’Alcméon ; organe de l’ouïe ; deux parties de l’oreille, dont l’une est le lobe ; l’oreille ne communique pas avec le cerveau ; l’oreille n’est immobile que chez l’homme ; formes diverses de l’organe auditif chez les animaux ; les oreilles de l’homme sont sur la même ligne que les yeux ; dimensions des oreilles ; description du nez ; ses fonctions dans la respiration ; l’éternuement ; organisation intérieure du nez ; sens de l’odorat ; le nez extraordinaire de l’éléphant ; mâchoires et lèvres ; description de la langue, sens des saveurs ; amygdales ; gencives ; voile du palais.

§ 1[1]. La partie de la tête par laquelle on entend, est l’oreille ; mais on ne respire pas par l’oreille ; et Alcméon n’est pas dans le vrai, quand il prétend que c’est par les oreilles que les chèvres respirent.

  1. Mais on ne respire pas par l’oreille. Cette remarque, qui peut paraître assez singulière, est justifiée par la théorie d’Alcméon, qu’Aristote réfute. — Alcméon. Voir sur Alcméon, la Métaphysique, I, V, 9, et la note. — Que les chèvres respirent. Il serait curieux de savoir sur quelles observations pouvait se fonder cette théorie d’Alcméon. — L’une n’a pas de nom. C’est la leçon ordinaire ; et il paraît bien qu’on n’en peut pas tirer une autre des manuscrits. Cependant un manuscrit du Vatican, marqué par Bekker et par MM. Aubert et Wimmer, pourrait offrir matière à une variante qu’il faudrait traduire ainsi : « Le haut de l’oreille s’appelle l’aile de l’oreille. » La vieille traduction de Guillaume de Morbeka semble autoriser, du moins en partie, cette version. Mais un passage de Rufus, le médecin du Ier siècle après J.-C., rappelle formellement qu’Aristote ne donnait pas un nom spécial à la partie supérieure de l’oreille, et qu’il ne nommait que le lobe. Ce témoignage est d’autant plus décisif qu’il se trouve dans le traité de Rufus Sur les noms des parties du corps humain. Il n’est pas possible qu’un homme aussi savant ait pu se tromper sur ce point dans un tel ouvrage ; et il faut admettre qu’au temps d’Aristote, il n’y avait que le lobe de l’oreille qui reçût un nom particulier. Voir la note de MM. Aubert et Wimmer. — Le lobe. C’est encore aujourd’hui le nom de cette partie de l’oreille, c’est-à-dire du bout inférieur.