Page:Aristote - Histoire des animaux - traduction Jules Barthélemy Saint-Hilaire.djvu/34

Cette page n’a pas encore été corrigée

une multitude de faits : les uns, exacts ; les autres vulgaires ; et beaucoup de faux. Il n’y a aucun lien entre ces faits nombreux ; il n’y a pas entre eux un seul principe général qui puisse en faire un système de quelque utilité, et former un travail de science réelle. A sa date, c’était certainement une chose importante pour un penseur éminent de consacrer tant de soins à recueillir des faits ; mais ce ne pouvait être là que des matériaux préparés pour la science à venir ; et un seul principe bien clair vaut mieux que des milliers de faits sans liaison ; car ce principe contient en lui les germes de milliers de découvertes.

« Or il n’y a pas, dans Aristote, un seul principe qui puisse conduire ceux qui l’étudient à faire de nouvelles découvertes, ou à mieux comprendre les anciennes. On aurait beau savoir ce livre par cœur, on ne serait pas en état de classer même provisoirement le moindre nouvel animal et d’expliquer le moindre phénomène biologique. La meilleure réponse qu’on puisse faire aux admirateurs d’Aristote, c’est d’invoquer le témoignage de l’histoire, qui nous montre que la science de la zoologie n’a pas même com-