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laquelle on voit est la pupille ; la partie qui l’entoure est noire ; et la partie extérieure à celle-ci est blanche. Une disposition commune aux deux paupières, supérieure et inférieure, ce sont les deux coins, l’un du côté du nez, l’autre du côté des tempes. Quand ces coins sont allongés, c’est le signe d’un caractère mauvais ; quand leur chair est dentelée comme les peignes, du côté du nez, cela indique une nature vicieuse.

§ 4[1]. Toutes les espèces d’animaux ont des yeux, à l’exception des crustacés, ou de tel autre genre, aussi imparfait. Tous les vivipares en ont, excepté la taupe. On peut bien dire tout à la fois qu’elle a une sorte d’yeux, ou nier tout à fait qu’elle en ait. D’une manière absolue, elle ne voit pas, et elle n’a pas certainement d’yeux qui soient apparents. Mais en lui enlevant la peau, on reconnaît

  1. À l’exception des crustacés. Les yeux dans beaucoup de crustacés, et notamment dans la famille des malacostracés, sont portés sur un pédicule mobile et articulé. Pendant longtemps, on a pu ignorer que ce fussent là des yeux ; voir Cuvier, Règne animal, tome IV, p. 16. — Excepté la taupe. Ce que dit ici Aristote, en parlant de la taupe, prouve qu’il avait étudié cet animal de très près, et qu’il avait très bien vu les choses. Jusqu’au commencement de ce siècle, la Zoologie n’en a pas su davantage sur les yeux de la taupe ; et aujourd’hui même, on convient toujours que les yeux sont si petits qu’on peut très bien s’y tromper. — Et que la peau a poussé par dessus. M. Claus dit également en parlant de la taupe : « Les yeux sont recouverts par la peau, » p. 1070 ; voir aussi Cuvier, Règne animal, tome I, p. 130.