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dont le front est large ont des facultés extraordinaires ; ceux dont il est rond sont d’une humeur facile.

§ 2[1]. Au-dessous du front sont les deux sourcils. Quand les sourcils sont droits, c’est le signe d’une grande douceur ; quand ils se courbent vers le nez, c’est un signe de rudesse. Infléchis vers les tempes, ils indiquent un esprit d’imitation moqueuse et de raillerie ; abaissés, ils indiquent un caractère envieux. § 3[2]. Sous les sourcils sont placés les yeux. Naturellement, ils sont deux. Les parties de chaque œil sont les paupières, l’une en haut, l’autre en bas, garnies sur leur bord de poils, qui sont les cils. La partie centrale et liquide de l’œil par

  1. Quand les sourcils sont droits. Tous ces détails ne sont pas ici à leur place, quelle que soit d’ailleurs leur valeur. — Abaissés… envieux. Cette phrase donnée par l’édition-princeps des Aldes semble à MM. Aubert et Wimmer une interpolation.
  2. La partie centrale et liquide. Le mot de liquide a peut-être un sens exagéré ; et l’on ne peut pas dire exactement que l’œil soit liquide, dans cette partie qu’on appelle l’iris. Surtout, on ne peut pas le dire de la pupille. — Par laquelle on voit. On ne voit pas par la pupille ; seulement la pupille est indispensable pour introduire la lumière ; et la vision se fait au fond de l’œil sur la rétine. — Est noire. C’est l’expression même du texte ; mais elle n’est pas exacte, puisque la couleur de l’iris varie beaucoup ; voir plus bas, § 5. — Est blanche. C’est ce que nous nommons toujours aussi le blanc de l’œil. — Les deux coins. Ces deux coins ne sont pas pareils, comme on semble l’indiquer ici. — Quand ces coins sont allongés. Détails qui paraissent déplacés comme les précédents, §§ 1 et 2. — Comme les peignes. C’est la traduction littérale ; il s’agit simplement des plis charnus. Cette comparaison avec des peignes n’a pas satisfait MM. Aubert et Wimmer ; et ils ont proposé, d’après Albert le Grand et Schneider, divers changements où le mot grec qui signifie peigne prendrait le sens de caroncule. Ils croient aussi qu’il peut être question d’une membrane sanguine, analogue à celle des yeux du milan, et qui indique dans les yeux des hommes de fréquentes congestions de sang. — Une nature vicieuse. Cela peut n’être pas faux ; mais ce n’est pas ici qu’on attendait ces détails.