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communes à tous. Ensuite, nous devrons nous efforcer de découvrir les causes de tous ces faits ; car c’est ainsi qu’on peut se faire une méthode conforme à la nature, une fois qu’on possède l’histoire de chaque animal en particulier, puisqu’alors on voit aussi évidemment que possible à quoi il faut appliquer sa démonstration et sur quelle base elle s’appuie. § 11[1]. Notre premier soin sera d’étudier les parties dont se composent les animaux ; car c’est là la plus grande et la première différence entre eux, selon qu’ils ont telles parties ou qu’ils ne les ont pas, selon la position et l’ordre de ces parties, ou selon qu’ils ont les premières différences qui ont été déjà mentionnées par nous : la forme de ces parties, leurs dimensions plus ou moins grandes, l’analogie, et la contrariété de leurs dispositions. § 12[2]. Nous nous appliquerons donc tout d’abord à l’étude des parties dont l’homme se compose ; car de même qu’on estime la valeur des monnaies en les rapportant à celle qu’on connaît le mieux, de même il faut en faire autant pour

  1. Déjà mentionnées par nous. Voir plus haut, ch. 1, §§ 5 et suivants.
  2. Dont l’homme se compose. Aristote a raison de commencer par l’étude de l’homme ; car si l’homme est le plus compliqué de tous les animaux, c’est celui que nous pouvons le mieux connaître, puisque chacun de nous porte en lui-même l’homme, qu’il peut directement étudier. Buffon et Cuvier ont commencé leur histoire naturelle par l’homme. La Zoologie contemporaine commence au contraire, comme on peut le voir dans la Zoologie de M. Claus, par les animaux les plus simples, pour aboutir à l’homme, ou plutôt aux Primates, parmi lesquels comptent toujours les singes. Linné adopte aussi la classification ordinaire. Celle d’Aristote, suivi de Buffon et de Cuvier, est infiniment préférable, à tous les points de vue. On a objecté qu’Aristote connaissait l’anatomie humaine beaucoup moins bien que celle des animaux ; c’est douteux ; mais quand même ce serait exact, il est certain que nous pouvons toujours observer l’homme bien plus aisément que tout autre animal, puisque nous pouvons nous observer sans cesse nous-mêmes, et observer sans cesse nos semblables. — Nécessairement. Aristote fait bien d’insister si vivement. — Du témoignage de nos sens. Le texte n’est pas aussi précis. — Dans la suite de notre description. Même remarque. — Qui forment les organes. Aristote appelle ici organes ce que plus haut il a appelé membres. Voir plus haut, ch. 1, § 2 ; ce qui ne veut pas dire qu’on puisse confondre les organes et les membres. J’ai ajouté : « De l’homme » pour plus de clarté. — Des parties similaires. Voir plus haut ch. I § 4. Pour toutes ces généralités si importantes, il faut rapprocher des théories d’Aristote la 1ère Leçon de l’Anatomie comparée de Cuvier, 1ère édition.