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apprendre ; tel est le sanglier. Ceux-ci sont prudents et craintifs, comme le cerf et le lièvre ; ceux-là sont vils et traîtres, comme les serpents. D’autres sont nobles, courageux et fiers, comme le lion. D’autres sont franchement féroces et rusés, comme le loup. J’entends par noble, en parlant d’un animal, celui qui sort d’une race bien douée ; et j’entends par franc celui qui n’a rien perdu de la nature qui lui est propre. § 26[1]. Tel animal est plein d’activité et de malice, comme le renard ; tel autre, comme le chien, est plein de cœur, d’attachement et de fidélité. D’autres sont doux et faciles à apprivoiser, comme l’éléphant ; d’autres, comme l’oie, sont timides et de bonne garde. D’autres sont jaloux et vaniteux, comme le paon. Entre tous les animaux, l’homme seul a le privilège de la réflexion. Beaucoup d’animaux autres que lui ont également la faculté de se souvenir et d’apprendre ; mais l’homme seul a le don de se ressouvenir à volonté.

  1. Le privilège de la réflexion. Il faut voir au début de la Métaphysique la comparaison de l’homme avec les autres animaux. — À volonté. J’ai ajouté ces mots, dont le sens me semble implicitement compris dans l’expression du texte grec. MM. Aubert et Wimmer entendent ce mot un peu autrement ; et ils croient qu’il s’agit de la mémoire appliquée exclusivement au passé. Je pense qu’Aristote veut distinguer ici entre la mémoire et la réminiscence, comme il l’a fait dans son traité spécial. Voir ma traduction, Opuscules psychologiques, p. 109.