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toujours à la surface de la terre. Les uns se creusent des tanières ; les autres ne s’en font pas. Les uns vivent toujours dans les ténèbres, comme la chouette et la chauve-souris ; les autres, à la clarté du jour. § 23[1]. De plus, tels animaux sont privés ; tels autres sont sauvages. Les uns sont toujours privés, comme l’homme et le mulet ; d’autres restent toujours sauvages, comme la panthère et le loup ; d’autres encore sont susceptibles de s’apprivoiser très vite comme l’éléphant. A un autre point de vue, toutes les espèces qui sont privées peuvent être sauvages aussi, comme les chevaux, les bœufs, les cochons, les moutons, les chèvres et les chiens.

§ 24[2]. Il y a des animaux qui émettent des sons ; d’autres sont muets. Parmi ceux qui ont une voix, les uns l’articulent ; les autres produisent des bruits que les lettres ne peuvent représenter. Ceux-ci sont bavards ; ceux-là sont silencieux ; ceux-ci ont un chant ; ceux-là n’en ont pas ; mais une qualité commune à tous, c’est qu’ils chantent ou jasent bien davantage au temps de l’accouplement.

  1. L’homme et le mulet. Cette réunion de l’homme et du mulet a quelque chose d’étrange, quoiqu’elle ne soit pas fausse. — Comme les chevaux. Quelques manuscrits ajoutent de plus : « Les hommes ». L’édition des Aldes et la traduction de Gaza ont aussi cette addition, que la plupart des éditeurs ont bien fait de supprimer.
  2. Qui émettent des sons. J’ai dû prendre l’expression la plus générale possible. — Que les lettres ne peuvent représenter. J’ai dû développer un peu le texte grec, qui n’a ici qu’un seul mot. Sur la voix des animaux et ses nuances, voir plus loin, liv. IV, ch. IX. — Au temps de l’accouplement. L’observation est très exacte ; et chacun de nous a pu la faire. — Vivent familièrement avec l’homme. Le texte grec n’a qu’un seul mot, qui est très bien fait. — Parmi les animaux marinsdans les rochers. Cette pensée, qui est déjà plus haut, § 12, semble ici hors de place ; et elle ne se rapporte bien, ni à ce qui la précède, ni à ce qui la suit. C’est là sans doute ce qui aura porté quelques éditeurs à la supprimer ; mais les manuscrits ne le permettent pas. — Se défendent et attaquent. Il n’y a dans le texte qu’un seul mot, qui me paraît avoir ces deux sens. — Un instinct. Le texte n’est pas aussi positif.