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le dos. § 14[1]. Ainsi qu’on vient de le dire, un grand nombre d’animaux terrestres tirent leur nourriture de l’eau ; mais pas un seul animal aquatique, ou absorbant l’eau de mer, ne trouve sur terre ses aliments. Quelques animaux en petit nombre vivent d’abord dans l’eau, et changent ensuite de forme pour vire dehors ; telles sont les empis ou mouches de rivière, d’où naissent les taons.

§ 15[2]. Il est des animaux qui restent toujours en place ; il en est d’autres qui en changent. Ceux qui restent immobiles sont dans l’eau ; mais pas un seul animal terrestre n’est immobile. Dans l’eau, il y en a beaucoup qui continuent à vivre là où ils naissent, comme bien des espèces de coquillages. Même il semble que l’éponge a une sorte de sensibilité ; et ce qui le prouverait, c’est qu’elle est plus

  1. Empis. MM. Aubert et Wimmer croient que l’empis pourrait bien être le Culex pipiens de Swammerdam. Voir Cuvier, Règne animal, tome V, p. 159 : voir aussi la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 604. L’empis est classé parmi les insectes diptères. — D’où naissent les taons. MM. Aubert et Wimmer supposent que cette phrase n’est qu’une interpolation ; et leur conjecture peut sembler acceptable. Voir plus loin, liv. V, ch. XVII, § 11.
  2. Qui restent toujours en place. Nouveau caractère, qui met de grandes différences entre les animaux. — Ceux qui restent immobiles sont dans l’eau. Remarque fort juste, qui n’a été, à ce qu’il semble, recueillie par aucun naturaliste après Aristote. — L’éponge. Cette demi-sensibilité dans l’éponge n’est pas admise par les naturalistes modernes ; Cuvier, Règne animal, tome V, p. 322. Aristote lui-même semble en douter, puisqu’il ne rapporte ce fait que comme un on dit : « A ce qu’on prétend ». Il paraît que les plongeurs ont plus ou moins de peine à arracher les éponges des rochers où elles s’attachent ; et ils supposent que, quand elles tiennent davantage, c’est qu’on ne s’est pas approché d’elles avec assez de précaution. Voir la note de MM. Aubert et Wimmer. — Les orties de mer. Voir plus haut, § 12. Voir aussi Cuvier. Règne animal, tome III, p. 274. Les Acalèphes forment la troisième classe des Zoophytes. — Pour aller chercher leur pâture. Je ne sais pas si la science moderne a constaté ce fait ; je n’ai rien trouvé sur ce sujet dans les ouvrages que j’ai pu consulter.