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et s’y nourrit ; elle absorbe le liquide et le rejette ; si elle vient à en manquer, elle ne peut plus vivre. C’est le cas de la plupart des poissons. La seconde espèce se nourrit aussi dans l’eau et y passe sa vie ; mais cependant elle ne respire pas l’eau ; elle respire l’air et se reproduit hors du liquide.

§ 12[1]. Bon nombre de ces derniers animaux sont pourvus de pieds, comme la loutre, le castor et le crocodile ; ou aussi, pourvus d’ailes, comme la mouette et le plongeon. Quelques-uns se nourrissent également dans l’eau et ne peuvent vivre dehors ; et pourtant, ils n’absorbent ni l’air, ni l’eau, comme l’ortie de mer et l’huître. Parmi les animaux aquatiques, les uns vivent dans la mer ; les autres, dans les rivières ; ceux-ci, dans les lacs ; ceux-là, dans les mares, comme la grenouille et le cordyle. Les animaux marins habitent, tantôt la haute mer, tantôt les rivages et les rochers.

  1. La loutre. Il paraît bien que c’est ainsi que doit être identifié le mot grec ; mais il est probable qu’il s’agit ici de la loutre de mer, à laquelle les naturalistes ont conservé le nom spécial qu’Aristote lui donne dans ce passage. Les loutres ont des pieds palmés, et sont comprises parmi les digitigrades carnassiers de Cuvier, Règne animal, t. I, p. 148, édition de 1829. Le castor. D’après le témoignage de Strabon, le castor se trouvait encore de son temps en Espagne, et en Italie, près de l’embouchure du Pô. Du temps d’Aristote, ces animaux, qui disparaissent devant l’homme, devaient être plus nombreux qu’au siècle de Strabon : et peut-être s’en trouvait-il alors dans quelques parties de la Grèce. Il y en a même encore aujourd’hui quelques-uns en Europe, et notamment, dit-on, en Suisse. Voir plus loin, liv. VIII, ch. VII, § 5, en ce qui concerne la loutre et le castor ; pour les animaux aquatiques en général, voir aussi le Livre VIII, ch. II et ch. III. — Crocodile. Voir plus loin, ch. IX, § 11 ; voir aussi la Table des matières, article Crocodile. Aristote est revenu souvent à l’étude de cet animal, qui offre en effet des particularités très remarquables. — L’ortie de mer. Voir plus bas, 15, liv. IV, ch. VI, une description des deux espèces d’orties de mer. — L’huître. Les huîtres sont comprises parmi les mollusques crustacés, dont elles forment la première classe ; voir Cuvier, Règne animal, t. III p. 120. — La grenouille. Cuvier, Règne animal, t. II, p. 103, met la grenouille parmi les reptiles ; elle en forme le quatrième ordre sous le nom de Batraciens. Cuvier décrit la manière dont la grenouille respire. Voir aussi le Traité de Zoologie de M. le Dr. Claus, trad. française de M. Moquin-Tandon, p. 879. La grenouille est un amphibie. — Le cordyle. On n’est pas encore parvenu à identifier bien précisément le mot grec. Cuvier, Règne animal, t. Il, p. 32, cite un passage d’Aristote sur le cordyle ; il croit avec Schneider que la description d’Aristote ne peut convenir qu’à la larve de la Salamandre aquatique. Voir plus loin, liv. VIII, ch. II, §, 8.