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sert l’incomparable professeur, puisque ses Leçons n’ont pas été rédigées de sa main ; mais si elles n’ont pas conservé les formes de son style, elles nous donnent du moins sa pensée, et elles gardent la trace fidèle de l’enthousiasme le plus ardent et le plus réfléchi. A ses yeux, « Aristote est le géant de la science grecque ; avant Aristote, la science n’existait pas ; il l’a créée de toutes pièces. On ne peut lire son Histoire des Animaux sans être ravi d’étonnement. Sa classification zoologique n’a laissé que bien peu de choses à faire aux siècles qui sont venus après lui. Son ouvrage est un des plus grands monuments que le génie de l’homme ait élevés aux sciences naturelles ».

Ces louanges réitérées sont décisives. Ainsi que Buffon, Cuvier se plaît à les répéter et à les fortifier en discutant les opinions d’Aristote toutes les fois qu’il les rencontre, dans son admirable ouvrage du Règne animal, ou dans son Anatomie comparée. Buffon et Cuvier, commentant Aristote, se font à eux-mêmes autant d’honneur qu’à lui ; ils se grandissent en l’élevant modestement, et justement, au-dessus d’eux.

Après Cuvier, après Buffon, il semble