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sent dissemblables entre eux, que, par exemple, la bouche, l’estomac, les sens et en outre les appareils locomoteurs ne se ressemblassent pas, le nombre de leurs combinaisons réelles formerait nécessairement autant d’espèces distinctes d’animaux ; car il est impossible qu’une même espèce ait plusieurs genres différents d’un même organe, bouche, oreille, etc. Toutes les combinaisons possibles de ces organes suffiront donc pour constituer des espèces nouvelles d’animaux, et ces espèces seront précisément aussi multipliées que pourront l’être les combinaisons des organes indispensables. »

Jusqu’à quel point ce grand principe de classification zoologique peut-il s’appliquer à la classification des gouvernements et des États, c’est ce qui ne nous importe point ici ; mais ce qui nous intéresse particulièrement, c’est de retrouver, dans la Politique d’Aristote, la confirmation éclatante d’un principe qui est le fond même de toute l’Histoire des Animaux, comme on peut le vérifier dans son premier livre, et qui en révèle la méthode, conservée sagement par la science moderne. L’Histoire des Animaux est donc bien de la même main qui a écrit la Politique et le Traité de l’Ame.

Après tous les développements qui ont été donnés à la question de l’authenticité, il semble qu’il ne peut plus rester l’ombre la plus légère qui l’obscurcisse. En un mot, et pour résumer tout ce qu’on vient de voir, on doit affirmer que l’Histoire des Animaux, sauf quelques taches presque imperceptibles, est authentique aussi bien que le Traité des Parties des Ani-