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Après avoir exposé quelles sont les principales facultés de l’âme, nutrition, sensibilité, mouvement, pensée, et avoir montré dans quelle mesure les êtres vivants y participent, depuis la plante jusqu’à l’homme, Aristote s’arrête à la répartition de ces facultés entre les animaux ; les uns les ont toutes sans exception ; d’autres n’en ont que quelques-unes ; d’autres n’en ont qu’une seule : « Il en est de même pour les sens, ajoute-t-il. Certains animaux ont les cinq sens ; d’autres n’en ont que quelques-uns ; d’autres enfin n’en ont qu’un seul, et c’est alors le plus nécessaire de tous, le toucher. » (Traité de l’Ame, livre II, ch. II, § 11, page 178 de ma traduction.) C’est là précisément la doctrine exposée dans l’Histoire des Animaux, livre I, ch. III, § 1 ; et il est bien probable qu’Aristote y pensait en écrivant ce passage, dans son traité psychologique.

L’allusion qu’on trouve dans la Politique (livre VI, ch. III, § 9, p. 305 de ma traduction, 3e édition) est plus directe et plus reconnaissable encore. Aristote veut classer les diverses formes de gouvernements et même les nuances de chacun d’eux, et il ajoute : « Lorsqu’en histoire naturelle, on veut connaître toutes les espèces du règne animal, on commence par déterminer les organes indispensables à tout animal sans exception ; par exemple, quelques-uns des sens qu’il possède, les organes de la nutrition, qui reçoivent et digèrent les aliments comme la bouche et l’estomac, et de plus l’appareil locomoteur de chaque espèce. En supposant qu’il n’y eût pas d’autres organes que ceux-là, mais qu’ils fus-