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dont aucun n’a dit à quelle source il les demandait.

Toutefois nous pouvons nous rassurer à l’égard de ces interpolations ; elles sont si légères et si reconnaissables que, loin de nuire à l’œuvre elle-même, elles la relèveraient plutôt, si elle avait besoin d’être relevée par un tel contraste. Ces intrusions sont à peine sensibles, et l’on ne s’en aperçoit pas plus dans l’Histoire des Animaux qu’on n’apercevrait, dans un bâtiment colossal, quelques petites pierres mal jointes, qui seraient d’un échantillon et d’une matière hétéroclites. On a beaucoup exagéré l’effet de ces interpolations et leur étendue ; quant à nous, elles nous paraissent à peu près insignifiantes ; on fait bien de les dénoncer partout où elles ont été faites par des mains maladroites ; mais il n’y a pas à s’y arrêter plus qu’il ne convient.

En résumé, l’authenticité de l’Histoire des Animaux étant certaine, et la composition étant ce qu’on vient de dire, il reste à se demander si l’ouvrage est complet, ou s’il manque quelque chose au développement systématique de la pensée de l’auteur. Pour notre part, nous n’hésitons pas à croire qu’Aristote a dit, dans sa grande œuvre, tout ce qu’il avait à dire ; et nous ne voyons pas ce qu’il aurait pu y ajouter, si ce n’est dans d’autres ouvrages non moins beaux, comme le Traité de la Génération et le Traité des Parties. Dans l’Histoire des Animaux, il a parcouru, sans exception, tous les sujets qu’il s’était proposé d’étudier, et qu’il avait pris soin d’annoncer lui-même à ses futurs lecteurs. Que pourrait-on vouloir de plus ? Que serait-on en droit de lui demander encore ? Ce