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tière. C’est le parti qu’il faut prendre aussi pour l’Histoire des Animaux, avec d’autant plus d’assurance que ce désordre y est bien moindre, et qu’un très-petit nombre de parties y sont endommagées. Les ruines sont très-limitées ; et le monument presque entier est d’une construction irréprochable.

Il ne faut donc pas changer la succession des livres, et l’on doit laisser le neuvième là où il est, comme on doit y laisser aussi le septième, qui occupe sa place actuelle depuis cinq siècles à peu près, par les raisons que nous avons énumérées et fait valoir. Une concession qu’on doit faire aux philologues qui ont critiqué la disposition présente du texte de l’Histoire des Animaux, c’est qu’il s’y rencontre çà et là un assez grand nombre d’interpolations. On peut les découvrir presque à coup sûr, parce qu’elles interrompent généralement la suite des pensées, et que la rédaction en est d’ordinaire assez peu correcte. Dans la majeure partie des cas, on doit croire que ce sont des notes mises à la marge par des lecteurs, curieux de joindre leurs remarques personnelles aux savantes observations d’Aristote, ou par des copistes inattentifs, qui ont chargé le texte primitif de ces additions étrangères. A qui appartiennent-elles ? Est-ce à Tyrannion, ou à Andronicus, qu’il faut les faire remonter ? Sont-elles plus récentes ? Ont-elles précédé ou suivi le siècle de Pline et de Plutarque ? C’est ce qu’il est absolument impossible de décider, puisque les plus vieux manuscrits de nos bibliothèques ne paraissent pas remonter au delà du dixième siècle de notre ère. Ils ont tous déjà ces additions, reçues des copistes antérieurs,