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revoir et l’achever, comme il en avait sans doute l’intention.

L’histoire des manuscrits et de la bibliothèque d’Aristote, d’après les récits de Strabon et de Plutarque, a été si souvent racontée de nos jours qu’on peut la croire présente à toutes les mémoires, et qu’il n’est guère besoin de la répéter une fois de plus. Mais il faut se la rappeler toujours, avec ses principaux épisodes, quand il s’agit de juger une œuvre aristotélique, soit dans sa totalité, soit dans ses détails. Il nous est impossible de connaître avec quelque précision deux points essentiels : le premier, dans quel état Aristote avait laissé ses manuscrits à Théophraste, et dans quel état, deux siècles plus tard, Apellicon de Téos les avait trouvés dans la fameuse cachette de Scepsis ; en second lieu, il nous est également impossible de savoir à quels remaniements ont abouti les travaux de Tyrannion et d’Andronicus de Rhodes. Il est avéré que ces remaniements n’ont pas été fort heureux ; et il suffit, pour en être pleinement convaincu, de penser au désordre où sont encore la plupart des ouvrages du philosophe. Sauf l’Organon et la Physique, pas un seul peut-être n’est achevé, où n’est en ordre ; pas un seul n’a été terminé par l’auteur lui-même. Pour quelques-uns, il a été possible à la philologie de notre temps de rétablir une régularité très-vraisemblable, d’après les indications du contexte ; mais pour la plupart, cette restauration toujours très-scabreuse est impossible, par exemple la Métaphysique, pour laquelle le mieux est encore de la laisser dans le chaos où elle est presque tout en-