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déplacer le septième livre, qu’on voudrait reléguer après le neuvième. Il est parfaitement vrai que, dans les manuscrits et même dans la traduction de Guillaume de Morbéka, c’est toujours après le neuvième livre que le septième est placé ; mais c’est Gaza qui le premier a remis le septième livre à son rang, d’après le passage décisif du cinquième livre, que nous venons de citer. On ne doit pas hésiter à suivre Gaza, qui lui-même ne fait que suivre Aristote. Depuis le XVIe siècle, tous les éditeurs, sauf les plus récents, ont laissé le septième livre au rang que Gaza lui avait assigné ; ils ont eu raison ; et l’on ne peut que les imiter, si l’on veut lire l’Histoire des Animaux dans l’ordre que l’auteur lui a donné. On ne comprend pas le septième livre après le neuvième livre, tandis qu’il est la suite parfaitement régulière, et le complément attendu, des cinquième et sixième livres, qui le précèdent. Tout ce qu’on peut concéder, c’est qu’en effet, il y a dans ce septième livre, comme dans quelques autres passages, des expressions qui ne paraissent pas assez aristotéliques. Le style d’Aristote lui est tellement particulier qu’on peut reconnaître sans peine, et d’un simple coup d’œil, ce qui s’en éloigne et le dépare. Mais d’abord ces nuances de langage ne sont pas plus fréquentes dans le septième livre que dans plusieurs autres endroits de l’ouvrage ; même y fussent-elles beaucoup plus nombreuses, ce ne serait pas un motif pour écarter ce livre, et le traiter à peu près comme on traite le dixième, dont personne ne saurait défendre l’authenticité. Autant le fond de ce livre dixième est peu digne d’Aristote, autant la