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XIIIe siècle, et de Gaza de Trébizonde au XVe siècle, en font foi.

De l’authenticité, qui ne peut faire question, il faut passer maintenant à l’examen de la composition. La recherche devient en ceci beaucoup plus délicate et beaucoup plus minutieuse. L’ensemble de l’ouvrage est authentique ; c’est un point acquis, de l’avis de tout le monde. Mais n’y a-t-il pas bien des altérations ? Les livres dont est formée l’Histoire des Animaux sont-ils dans un ordre bien régulier ? En font-ils tous partie intégrante et nécessaire ? Sans parler du dixième livre, dont personne ne nie la nature apocryphe, tous les autres livres sans exception doivent-ils être admis comme une œuvre légitime d’Aristote, et sont-ils tous à la place qu’ils doivent réellement occuper ?

Pour répondre à ces questions, qui se posent aussi naturellement que celle de l’authenticité, il faut voir, en premier lieu et comme condition préliminaire et essentielle, quelle est l’ordonnance de l’Histoire des Animaux, non pas telle que des commentateurs plus ou moins ingénieux, peuvent l’imaginer ou la refaire, mais telle qu’elle se présente à des juges impartiaux, d’après les données même du texte et d’après les indications de l’auteur. Il y a certainement un plan développé et complet dans l’ouvrage d’Aristote ; et bien qu’il n’ait pas pu y mettre personnellement la dernière main, non plus qu’à aucune autre de ses œuvres, prévenu par une mort violente, il a pu néanmoins, dans une première rédaction, montrer sa pensée dans toute sa portée, et faire nettement comprendre toute l’étendue de son dessein, en abordant le vaste sujet de