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sien, a toutefois la plus haute importance. C’est Cicéron, familier avec les œuvres d’Aristote, qu’il avait, dans sa jeunesse, étudiées à Athènes, les pratiquant toujours comme l’atteste son traité de la Nature des Dieux, malgré les difficultés qu’elles lui offrent, et rendant hommage au Péripatétisme, puisqu’il n’hésite pas à faire d’Aristote le prince des philosophes, à l’exception du seul Platon. Dans le Traité des rapports des Biens et des maux (de Finibus bonorum et malorum, livre V, ch. IV, p. 404, édit, in-12, Victor Leclerc), Cicéron fait dire à un des interlocuteurs de ce beau dialogue, Pison, qui vient de faire un exposé très-étendu de la doctrine des Péripatéticiens :

« Ils ont porté dans l’étude de la nature un tel « esprit d’investigation que, à parler poétiquement, il n’y a rien dans le ciel, ni dans la mer, ni sur la terre, dont ils n’aient écrit. Aristote a parlé de la naissance de tous les animaux, de leur manière de vivre et de leur conformation ; Théophraste a écrit sur la nature des Plantes, et sur presque toutes les productions de la terre. »

Il est évident que Cicéron entend parler de l’Histoire des Animaux, qui a bien l’objet qu’il indique, puisqu’elle traite effectivement de la conformation des animaux et de leurs mœurs. Cicéron périt assassiné par les ordres d’Antoine, une quarantaine d’années avant notre ère ; Théophraste vivait deux cent cinquante ans avant lui. Dans l’intervalle, les œuvres d’Aristote avaient été exposées aux dangers que l’on sait, passant d’Athènes à Chalcis, où l’auteur devait mourir ; de Chalcis passant à Scepsis, où les héritiers