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de son successeur immédiat dans l’école péripatéticienne. Théophraste, en commençant son Histoire des Plantes, présente des considérations générales sur les végétaux ; et ces considérations sont absolument calquées sur celles qui précèdent l’ouvrage d’Aristote, inspirateur du père de la botanique, comme il est lui-même le fondateur de la zoologie. La ressemblance est frappante sous le rapport des idées, qui sont identiques de part et d’autre ; et elle se produit jusque dans les mots dont se sert l’élève, fidèle, dans les expressions qu’il emploie, aux enseignements et au style du maître incomparable qui l’a formé. Ce rapprochement entre le début de l’Histoire des Plantes et le début de l’Histoire des Animaux, sorties toutes les deux d’une même pensée, quoique dues à des mains différentes, n’a pas été remarqué par les philologues et par les historiens de la philosophie ; mais il n’a pas échappé à tous les naturalistes, et Cuvier n’a pas manqué de le signaler, dans ses Leçons du Collège de France sur l’histoire des sciences naturelles.[1]

Le fait est incontestable pour qui veut prendre la peine de le vérifier ; et dans la question d’authenticité qui nous occupe, ce fait doit être du plus grand poids. Il n’a d’ailleurs rien que de très-naturel ; et il était assez simple que la méthode inaugurée si heureusement

  1. On ne peut pas citer les propres paroles de Cuvier, puisque le texte de ces leçons, publiées d’ailleurs avec son assentiment, n’est qu’une rédaction de M. Magdeleine de Saint-Agy, d’après des notes plus ou moins exactes de sténographie, 9· leçon, p. 199 (1841) ; mais on ne peut pas avoir la moindre incertitude sur le fond de la pensée même de Cuvier.