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importante est philosophique, autant que quelque théorie que ce soit ; et l’on peut croire qu’Aristote n’aurait pas fait en histoire naturelle tout ce qu’il a fait, s’il n’eût été philosophe. Recueillir une multitude de faits zoologiques, ou les coordonner en un système régulier, sont des choses fort différentes ; et pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler ce qu’est la compilation d’Élien, ou même celle de Pline. L’esprit philosophique ne se trouve, ni dans l’un, ni dans l’autre, non plus que dans tant d’autres zoologistes ; au contraire, il éclate de la manière la plus vive dans Aristote ; et c’est là ce qui recommande la zoologie, fondée par ses mains, à l’histoire de la philosophie, telle qu’elle doit être de nos jours, et telle que la comprend M. Édouard Zeller, l’auteur accompli de « la Philosophie des Grecs dans son développement historique ».

Il n’y a guère de plus grand honneur pour la philosophie, dans ses relations avec les sciences, que d’avoir créé l’histoire naturelle ; elle pourrait en être fière, et c’est un titre qu’elle ne doit pas trop aisément abandonner. Les exemples que nous venons de citer prouvent assez que la philosophie a eu