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parité, entre l’Antiquité et nous, peut s’étendre bien au-delà de l’histoire naturelle ; et sauf des préventions que rien ne justifie, il est clair que l’intelligence humaine, en reprenant définitivement sa marche avec la Renaissance du XVIe siècle, n’a fait que renouer des traditions interrompues : elle s’est mise alors à l’école de la Grèce, comme la première Renaissance du XIIIe siècle s’était mise à l’école d’Aristote. Les croyances religieuses s’étaient améliorées, et les mœurs se sont progressivement adoucies ; mais l’esprit n’est pas autre ; et, dans les races que nous formons aujourd’hui, cet esprit est absolument le même que celui de la Grèce et de Rome. Nous en savons plus que nos pères ; mais nous ne sommes que leurs héritiers. Si nous sommes plus riches qu’eux, au fond nous ne faisons qu’accroître leurs trésors, qui sont ceux de l’humanité, et qui sont gardés par tout ce qu’elle compte de plus éclairé et de meilleur parmi tant de nations. Mais les ancêtres ont toujours cet avantage, que rien ne peut leur ravir, ni compenser dans les successeurs : c’est d’avoir devancé les temps et ouvert la carrière, que, sans eux peut-être, leurs fils n’eussent pas parcourue.