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Au contraire, dans la Grèce, l’observation et la science se sont montrées, dès leurs premiers essais, douées d’une telle assurance et d’une telle rectitude que, depuis lors, l’esprit humain n’a pas eu à sortir de la voie qui lui avait été tracée ; il n’a eu qu’à s’y avancer, quand il l’a pu. C’est avec Thalès, Pythagore, Xénophane, six cents ans avant l’ère chrétienne, que ce mouvement commence, sur les côtes de l’Asie-Mineure, dans les colonies grecques, qui, de temps immémorial, occupaient ces rivages. C’était sur cette terre, heureuse entre toutes, qu’était déjà née la vraie poésie avec Homère, quatre ou cinq siècles auparavant ? L’étincelle une fois allumée, la lumière se propagea avec rapidité, et vint se concentrer à Athènes, où Aristote la reçut et y ajouta de prodigieux rayons. La Grèce instruisit Rome, qui, sans cette éducation, aurait été presque étrangère aux choses de l’esprit, et qui même s’intéressa toujours assez peu aux choses de la science, uniquement occupée de la politique et de l’empire du monde, « Regere imperio populos ». De la Grèce et de Rome, les sciences, les lettres, les arts sont sentis jusqu’à nous, à travers bien des péripéties. C’est de là uniquement qu’est