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science. Bien plus, en contact comme nous le sommes aujourd’hui avec tous les peuples asiatiques, nous pouvons nous permettre de dire que leur esprit n’a rien de scientifique ; et que, même à l’école de l’Europe, leur incapacité originelle ne se corrigera pas. La prétendue sagesse de l’Orient est un rêve, aussi bien sa prétendue science : il a produit de grandes œuvres, qui pourrait le contester ? et des choses qui, en leur genre très limité, ont atteint une réelle perfection. Mais les qualités viriles que demande la science, sous toutes ses formes, ont manqué à l’esprit oriental ; il n’a ni la justesse, ni la précision, ni la constance. Ce n’est pas la nature qui a fait défaut à l’homme ; car elle est plus riche et plus puissante dans les climats orientaux que dans les nôtres ; mais c’est l’homme qui a fait défaut à la nature, en ne la comprenant pas. Il l’a regardée, et la regardera toujours, à peu près comme les enfants la regardent, sans essayer de s’en rendre compte ; et comme il ne s’observait pas lui-même mieux qu’il n’observait tout le reste, les choses humaines n’ont pas plus d’histoire en Orient que n’en ont les choses de la nature extérieure.