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n’essayions de porter nos regards encore un peu plus loin, afin de lui rendre tout l’hommage que nous lui devons. Créer la science en observant le monde et ses merveilles, rien ne paraît plus simple ; et rien cependant ne l’est moins. Les Grecs ne sont pas les seuls à qui il ait été donné de contempler l’univers ; tous les peuples ; tous les hommes l’ont pu et le peuvent ainsi qu’eux ; mais il n’y a que les Grecs, qui, de cette contemplation, aient tiré la science véritable, et qui aient analysé les phénomènes de la nature avec cette magnanimité que la science exige. Monopole de la race, ou de quelques hommes de génie, le fait n’en est pas moins certain. Aussi haut que l’histoire remonte, quelques nations, quelque époque qu’elle considère, il n’y a que la Grèce, dans les annales de l’humanité, la Grèce seule, qui ait conçu l’idée de la science et qui l’ait réalisée, trouvant le vrai dans l’étude de la nature, comme elle trouvait le beau dans les arts et dans les lettres.

Les Chinois, les Hindous, les Égyptiens sont des peuples fort intelligents ; mais ce que nous savons d’eux, sans en connaître encore beaucoup, nous permet d’affirmer que jamais ils ne se sont élevés jusqu’à la