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les seuls progrès de l’analyse et de l’observation. Sans remonter au delà du dernier siècle, nous avons vu surgir trois ou quatre sciences, des plus importantes, en un intervalle de deux cents ans au plus, dans la sphère de l’intelligence ou dans celle de la nature : la géologie, l’économie politique, la chimie, la paléontologie, auxquelles on pourrait joindre encore la physique y compris l’électricité, l’anatomie comparée, l’embryogénie, etc., etc. Cette éclosion successive de sciences se comprend sans peine : et l’on peut prédire à coup sûr qu’elle ne s’arrêtera pas plus dans l’avenir qu’elle ne s’est arrêtée dans le passé. La science est placée en face de l’univers, c’est-à-dire en face de l’infini ; et comme elle ne renoncera jamais à l’étudier, elle y trouvera perpétuellement des phénomènes et des aspects inattendus, qui ne s’épuiseront pas plus que l’infini lui-même. C’est le champ sans bornes qui s’ouvre à la science ; et ce doit être pour elle, tout à la fois, un encouragement et un motif de sincère humilité. Quand elle compare le point d’où elle est partie, et le point où elle en est arrivée, elle peut être fière de ses progrès ; mais si elle se considère, comme elle le doit toujours, dans