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une heureuse fortune, qui tient à son génie personnel et à son temps, a organisé à lui seul plusieurs sciences, ou, pour mieux dire, il a organisé toutes les sciences de son siècle, soit qu’elles fussent déjà connues quoique imparfaites, soit qu’il les ait spontanément enfantées. La logique, la météorologie, la politique, la morale, la rhétorique, la psychologie, la poétique, la métaphysique, la zoologie, l’anatomie et la physiologie comparées, la botanique par son disciple Théophraste, la physique, la minéralogie, ont reçu de lui, ou la naissance, ou des perfectionnements. C’est une encyclopédie, comme on l’a dit souvent : mais c’est encore mieux. Une encyclopédie suppose toujours des matériaux antérieurs, qu’on n’a plus qu’à réunir et à classer : et c’est ainsi que Pline a composé la sienne. Mais Aristote n’emprunte rien qu’à lui-même : et sa fécondité n’a d’égale que l’exactitude de son savoir. Que ce soit là sa gloire impérissable, et la justification de l’influence qu’il a exercée sur l’esprit humain, dont il a été l’instituteur.

Non seulement chaque science, une fois créée, se développe : mais en outre, des sciences nouvelles naissent chaque jour par