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à peu, l’observation répétée des choses les distingue en les désagrégeant ; avec le secours de l’analyse, elle les sépare pour les mieux discerner. Mais, comme parmi les choses, les unes se ressemblent et que les autres diffèrent, l’esprit les classe spontanément selon leur similitude ou leur dissemblance. La distinction des trois règnes de la nature doit être à peu près aussi ancienne que l’attention de l’esprit s’attachant aux objets que renferment ces trois règnes. C’est ainsi que, pour notre intelligence, des groupes d’êtres se forment, en se rapprochant entre eux et en s’isolant des autres. La science totale se divise alors en sciences particulières, qui ne considèrent que certaines espèces et certains faits, à l’exclusion de toutes les autres espèces et de tous les autres faits. Ces agglomérations et ces délimitations constituent le domaine de chacune des sciences, dont le nombre s’accroît à mesure que l’analyse s’étend à des groupes nouveaux de phénomènes, ou qu’elle s’approfondit dans un même groupe, qui peut se subdiviser lui-même de plus en plus.

Des procédés pareils de méthode et d’observation s’appliquent aux faits intimes de