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la science n’est pas déplacée à propos de la zoologie aristotélique, un des monuments qui témoignent le plus clairement du rôle que joue l’esprit de l’homme en face de la nature ; et quelques considérations supérieures nous feront concevoir de mieux en mieux ce dont la science est redevable, non pas seulement à Aristote, mais à la Grèce, dont Aristote n’est que le représentant le plus attitré.

La question d’ailleurs n’est pas neuve, puisque Platon l’aborde déjà dans son dialogue du Théétète ; mais il l’a traitée surtout au point de vue psychologique ; et il s’est demandé si la science doit se confondre avec la sensation ou avec le jugement. Aristote se tient plus près de la réalité extérieure, quand, au début de sa Métaphysique, il remonte à l’impression d’étonnement que les premiers hommes ont éprouvée devant les phénomènes naturels, et qu’il voit, dans cette irrésistible impression, la source unique et intarissable de la science. C’est à un besoin de l’entendement que la science doit satisfaire, de même que les arts doivent satisfaire à nos besoins matériels, les premiers en date et les plus nécessaires, mais les moins relevés