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résultats disséminés de tant d’investigations, l’histoire naturelle aurait besoin d’un nouvel Aristote ; mais Dieu accorde bien rarement au monde des législateurs scientifiques de cet ordre ; et jusqu’à présent, celui-là est le seul que l’humanité puisse honorer d’une reconnaissance aussi étendue et aussi méritée.

Ceci ne veut pas dire que les Modernes ne puissent très légitimement être fiers de ce qu’ils font ; mais on doit se garder d’être immodeste ; et afin de rester équitable envers soi-même, comme envers les autres, le présent a toujours à se rappeler qu’il doit presque tout au passé, et que l’avenir en saura nécessairement plus que lui. On oublie trop souvent ce que c’est que la science en elle-même, quelle est sa notion et son idée, quelle est son origine et quelle est son histoire. Surtout, un porte peu volontiers ses regards sur les temps qui viendront après le temps où l’on vit, à la fois parce que l’avenir est toujours incertain, et parce qu’on est plus flatté de se comparer à ce qu’on surpasse qu’à des héritiers qui vaudront mieux que nous.

Cette question générale sur la nature de