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assez naturellement l’invention de dessins joints aux descriptions, qu’ils complètent et qu’ils éclaircissent. Cette invention, dont on fait trop souvent honneur aux Modernes, appartient exclusivement à Aristote. Par malheur, la tradition n’a pas conservé les reproductions des dessins originaux : mais quand on se souvient de ce que la sculpture et l’architecture étaient dans la Grèce, on peut être assuré que les animaux devaient être représentés, comme tout le reste, avec une rare perfection, dont nous voyons d’ailleurs de nombreux spécimens, en mosaïque, en fresque, en peinture, et surtout en modelage. L’art ne cherchait que la beauté : mais Aristote a dit chercher avant tout l’exactitude, puisque à des descriptions jugées insuffisantes pour l’esprit, il a voulu suppléer par des images parlant plus particulièrement aux yeux. C’est ainsi qu’en traitant des crustacés, il ajoute, pour ne citer que cet exemple, au milieu de tant d’autres :

« Tous les crustacés ont une bouche, une ébauche de langue, un estomac, et une issue pour l’excrément : les seules différences concernent la position et la grandeur de ces organes. Pour savoir ce que